Pays et villes
Il y a 116 entrées dans ce glossaire.Terme | |
---|---|
BREDA |
Breda est une ville des Pays-Bas, située dans le Brabant septentrional et proche de la Belgique. Aujourd’hui peuplée de quelque 170 000 habitants, elle n’en comptait que 30 000 au début du vingtième siècle. Elle a été rendue célèbre par une toile de Velasquez connue sous le nom des Lances, ou La Reddition de Breda – advenue en 1624. Mirbeau y est passé au printemps 1905, lors du périple en voiture qu’il évoque au chapitre V de La 628-E8 (1907). Arrivant d’Anvers, il est déçu par cette ville qu’il ne souhaitait visiter que dans le vain espoir d’y retrouver des traces de Van Gogh : « Breda est une ville tout à fait quelconque et tellement insignifiante qu'il m'affole de penser qu'elle ne soit pas belge... Je ne la mentionnerais pas si, dans sa cathédrale, l'emphase tout italienne d'un sculpteur bolonais ne s'était avisée de faire, au-dessus d'un tombeau, porter les armoiries de je ne sais quel petit prince de Nassau [Engelbert], tout simplement, par Regulus, Jules César, Hannibal et Philippe de Macédoine. » Mais, ajoute-t-il, au prix d’une erreur factuelle, « Breda est la ville où naquit Vincent Van Gogh » – lequel est né en réalité dans le presbytère de Groot-Zundert. Or, comme son ami Rodin, Mirbeau croit « à l'influence profonde et secrète du milieu sur la direction et la destinée d'un esprit » : « Je crois que les choses natales laissent une empreinte durable sur le cerveau et qu'il est très difficile de s'en affranchir, plus tard. » Mais c’est en vain qu’il cherche cette « empreinte » : à son grand étonnement, il « ne trouve aucune affinité entre Vincent Van Gogh et Breda », où, d’ailleurs, personne n’a gardé le moindre souvenir du peintre. Peu après, à Rotterdam, Mirbeau apprend « qu'un parent très proche de Van Gogh vivait à Breda, entouré de la plus belle collection qui soit de ses œuvres », mais « ne porte pas le nom de Van Gogh » : « Voilà pourquoi “Van Gogh, ça ne leur disait rien” ». P. M.
Bibliographie : Octave Mirbeau, La 628-E8, Fasquelle, 1907, chapitre V.
|