Pays et villes
Il y a 116 entrées dans ce glossaire.Terme | |
---|---|
ELTEN |
Elten est une petite ville allemande située sur les bords du Rhin, en Westphalie, à la frontière des Pays-Bas (auxquels elle a été rattachée un temps, de 1949 à 1963). Peuplée d’environ 5 000 habitants, elle fait aujourd’hui partie de la commune d’Emmerich am Rhein. En provenance des Pays-Bas, Mirbeau y est passé au printemps 1905. Dans La 628-E8 (1907), il évoque avec malice le passage de la frontière allemande, si contraire à la réputation des féroces douaniers teutons : « Nous arrivâmes, venant d'Arnheim vers quatre heures de l'après-midi, à Elten. Je cherchai longtemps où pouvait bien être la douane... On m'indiqua un petit bâtiment, modeste et familial, que nous eûmes la surprise de trouver vide... Je heurtai les portes et appelai vainement, plusieurs fois... À grand-peine, je finis par découvrir une bonne femme, assise, dans le coin d'une pièce, et qui reprisait pacifiquement des bas. [...] J'eus beau inspecter la pièce, pas le moindre appareil de force, nulle part... pas de râtelier avec sa rangée de fusils... nul casque à pointe... pas même un portrait de l'Empereur Guillaume, aux murs... Je crus que je m'étais trompé. Avec beaucoup de difficultés, je mis la bonne femme au fait de ce qui m'amenait. [...] Nous traversâmes la rue. Elle me fit entrer dans un cabaret où un gros homme, très rouge de figure et très court de cuisses, fumait sa grande pipe, assis devant une chope de bière... Je remarquai alors qu'il était coiffé, assez comiquement, d'une casquette anglaise, qui lui collait au crâne, et que ses vêtements, déteints, ne rappelaient l'uniforme que par deux ou trois boutons de cuivre et par un liseré, où le rouge ancien reparaissait, ça et là, à de longs intervalles... Nous sortîmes. » Après quoi le douanier admira en connaisseur la Charron de l’écrivain, lui « frappa amicalement sur l'épaule », lui indiqua la route à suivre et lui souhaita bon voyage en agitant « en l'air sa casquette » : « Nous fûmes longtemps à revenir de notre étonnement. » P. M.
|