Pays et villes
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MADAGASCAR |
C’est en 1896 que l’armée française envahit l’île de Madagascar, qui était alors une monarchie Mérina. Il n’y eut pratiquement pas de combats, et donc très peu de pertes du côté français, mais, dans les mois qui ont suivi la conquête, la dysenterie et les maladies tropicales se chargèrent de faire quelque six mille morts parmi les troupes d’occupation. L’île passa pendant huit ans sous le gouvernorat du général Gallieni, qui instaura le travail forcé des indigènes, exécuta deux ministres, exila la reine, et, face à la résistance des « indigènes », « pacifia » le pays au prix d’au moins cent mille morts (certains parlent même de 700 000). Conformément à ses solides convictions humanistes et anticolonialistes, Mirbeau dénonça aussitôt les crimes commis au nom de la si mal nommée République. Dans « Paysage parlementaire » (Le Journal, 11 novembre 1896), il ironisait déjà sur le compte des députés qui se prétendaient républicains et « modérés » et qui n’en applaudissaient pas moins les communiqués de victoire de Gallieni, annonçant « laconiquement » qu’il venait de faire fusiller un prince, un ministre et quelques autres personnalités malgaches « et que cela continuerait de la sorte, joyeusement, jusqu’à l’extinction complète de cette race antipatriotique qui empêche messieurs les militaires de coloniser en rond ». Et Mirbeau d’ajouter : « Pour exciter la modération des républicains et le républicanisme des modérés, rien ne vaut comme une bonne fusillade. Cela met tout le monde en bonne humeur. » Deux ans plus tard, à l’occasion d’un meeting dreyfusiste à Corbeil, le 15 janvier 1899, il évoquera de nouveau les atrocités commises par les officiers français à Madagascar. Voir aussi les notices Afrique, Colonialisme et Anticolonialisme. P. M.
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