Pays et villes

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Terme
TURQUIE

Si modeste qu’elle ait été, la présence de Mirbeau en Turquie est loin d’avoir été nulle. Comme c’est souvent le cas, ce sont les trois œuvres les plus célèbres qui ont été traduites, et deux d’entre elles sont encore dans le commerce.

Le Jardin des supplices l’a été deux fois : en 1955, sous le titre Skenceler Bahçesi, Istamboul, chez Yeni Matbaa (152 pages), dans une traduction de Refii Cevad Ulunay, qui signe également une très brève introduction de douze lignes ; et en 2007, sous un titre nouveau,  İşkence Bahçesi, à Istanbul, chez Ayrinti Yayinlan et Yeralti Edebiyati Dizisi (255 pages), dans une nouvelle traduction due à Yildiz Ademoglu Atlan.  

Le Journal d’une femme de chambre  a eu droit à trois éditions. La première, Bir hizmetçi kýzýn hatýralarý  (382 pages), ornée d’une couverture supposée aguichante, a paru en 1948 à Istanbul, aux éditions Nebioðlu Yayýnevi, dans une traduction de Reþit Baran, et a été tirée à 3 000 exemplaires. La seconde édition, parue en 1963 chez le même éditeur stambouliote, reprend la traduction de Reþit Baran, mais comporte une très brève introduction biographique, signée Cevdet Perin. La troisième, intitulée Oda Hizmetçisinin Günlügü, a paru en 2004, également à Istanbul, aux éditions Ayrinti Yayinlari, dans une nouvelle traduction de Sevgi Terlemez (319 pages) ; elle comporte une brève présentation de l’auteur et une trentaine de notes explicatives.

Les affaires sont les affaires a été publié à Istamboul en 1932, sous le titre Is adami [“l’homme d’affaires”], chez Nasiri Ikbal Kütüpanesi sahibi Hüseyni (104 pages), dans une traduction de Güntekin Resat Nuri. Malencontreusement, sur la couverture, le nom de l’auteur est orthographié, en majuscules, OCTAVE MIRABEAU...

Pour ce qui est des autres œuvres, en l’absence de toute recension systématique dans la presse turque, nous ne pouvons en signaler que deux. Le Portefeuille a paru sous le titre İhtiyar Serseri [“le vieux clochard”], vers 1925, sans que nous sachions s’il s’agit de la farce ou du conte homonyme.  En 1939, a paru à Istanbul, chez Yeni Türk, une mystérieuse brochure de 24 pages, intitulée Kadın değil baş belası [“ce n'est pas une femme, c'est un problème”], dans une traduction de Kemal Emin. Nous n'avons pas identifié ce texte et ignorons s'il s'agit d'un conte – ou d'un recueil de quelques contes –, ou d'une farce en un acte, ou encore d'un autre texte encore inconnu en français.

Le seul texte critique que nous ayons trouvé est dû à Osman Çakmaci et a paru dans le journal Radikal, le 21 janvier 2005 : « Burjuva yaşamına 'sızmak' » [“la vie bourgeoise est ‘suintante’”]. Le travail de recension reste à effectuer. 

Mirbeau a peu parlé de la Turquie. Mais il a fait partie, avec Pierre Quillard et Anatole France, des intellectuels qui ont vivement dénoncé la sanglante dictature incarnée par le sultan Abdul Hamid, « la bête rouge », comme il l’appelle : il a accepté, en 1902, de préfacer Les Sultanades, poèmes de Handrey et Loris ; et il a stigmatisé les massacres des Arméniens et la complicité du ministre français des Affaires étrangères, Gabriel Hanotaux, à qui il fait dire, dans une interview imaginaire de L’Aurore, en pleine affaire Dreyfus : « Les Arméniens aussi étaient innocents [comme Dreyfus]… Et je les ai laissé massacrer par centaines de mille… »  (« Dans les ruines », L’Aurore, 26 mars 1899).  

P. M.

 

 


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