Familles, amis et connaissances

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Terme
MONTFORT, eugène

MONTFORT, Eugène (1877-1936), romancier d’inspiration naturiste, collaborateur de la Revue naturiste, aux côtés de Saint-Georges de Bouhélier et de Maurice Le Blond. Il est l’auteur de : Sylvie (1896), Chair (1898), Un an de caserne (roman antimilitariste et autobiographique paru en 1901 sous le pseudonyme de Louis Lamarque), Les Cœurs malades (1904), et surtout La Turque (1906), « roman parisien » qui était en lice pour le prix Goncourt. À partir de 1903, il a rédigé seul une revue littéraire au titre emblématique, Les Marges. Il est également l’auteur de 25 ans de littérature française, en deux volumes.

Montfort était  un grand admirateur de Mirbeau, qui l’a soutenu et promu. Il a pris contact avec lui en 1900, pendant l’Exposition Universelle, invitant carrément son aîné à déjeuner. Peu après il lui a consacré un grand article, « Octave Mirbeau », où il rendait hommage à un « véritable écrivain », révolté et passionné , et à un véritable artiste qui « s'exprime », par opposition au vulgaire homme de lettres ; plein de tendresse et de pitié, Mirbeau est aussi plein de dégoût pour la laideur et la sottise et de « haine pour l'ignominie » et il nous fait désirer une cité idéale (« Octave Mirbeau », La Revue naturiste, octobre 1900, pp. 110-117). Un an plus tard, Montfort a rendu compte élogieusement des 21 jours d’un neurasthénique (Revue naturiste, 1er octobre 1901), puis, en 1904, des Farces et moralités (Les Marges, pp. 120-122). Il lui a enfin consacré un long article nécrologique, où il le jugeait à juste titre « mal enterré » (« Avec Mirbeau », Mercure de France, 1er juin 1907).

De son côté, Mirbeau a été séduit par le jeune écrivain qui, sortant révolté du service militaire, lui a fait lire le manuscrit d’Un an de caserne, « livre excellent et qu’il faut lire », parce qu’il « est plus qu'un livre, un acte social !... » L’antimilitariste Mirbeau s’est fait un plaisir de le préfacer : « Des livres comme celui de M. Louis Lamarque sont, non seulement de bons livres, mais de bonnes actions. Ils ont une importance considérable, parce qu'ils apportent des documents précis, dont la valeur est indéniable… Ils apportent aussi un progrès, car, si indifférent que soit l’esprit des hommes, si molle et routinière l’âme des dirigeants, il y a des avertissements qu’on ne peut pas ne pas entendre… Et les améliorations se font pour ainsi dire d’elles-mêmes, par le déplacement qu’imprime aux coutumes et aux lois la force en quelque sorte cosmique des protestations. » En août 1904, il apprécie également Les Cœurs malades, où il relève « beaucoup d’accent, de sensibilité, de vérité » (Le Matin, 8 août 1904) et, en décembre 1906, il pronostique que les qualités de Montfort, qui « a l’avenir devant lui »,  finiront par lui valoir le prix Goncourt, en quoi il se trompe.

P. M.

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