Autres œuvres d'Octave Mirbeau |
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À côté de la production journalistique signée de son nom (voir articles et lettres), de son œuvre romanesque et de ses pièces de théâtre, Octave Mirbeau est également l’auteur de quatre œuvres publiées ces dernières années par Pierre Michel et qui ont vu le jour dans des circonstances originales. |
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1. Les Petits poèmes parisiens |
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Il s'agit
d'un recueil de 27 textes brefs parus en 1882 dans les colonnes du Gaulois,
sous le pseudonyme de Gardéniac, à une époque où
Mirbeau n’a encore publié sous son nom aucun texte littéraire.
Si la référence à Baudelaire et à ses Petits
poèmes en prose, parfois nommés Spleen de Paris,
est évidente dès le titre, et si on retrouve effectivement
une réminiscence baudelairienne dans la conception mirbellienne
du plaisir mortifère, plusieurs de ces textes sont en réalité
plus proches du conte ou de la chronique que du poème en prose.
Tout se passe comme si l'auteur tentait déjà, comme il
le fera par la suite, d'effacer les frontières entre les genres
littéraires. |
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2. Les lettres de l'Inde |
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Mirbeau n’ayant
jamais mis les pieds en Inde, il s'agit là d'une étonnante
mystification littéraire. De Paris, où il passe l’hiver
1885, puis de Laigle, dans l’Orne, où il villégiature
en juillet de la même année, le pseudo-reporter en chambre
adresse de fausses lettres de reportage qui paraissent en 1885 dans
deux quotidiens supposés sérieux, Le Gaulois, où
elles sont signées symboliquement Nirvana, et Le Journal des
débats, où la signature se réduit à N..
Il est vraisemblable que les deux directeurs de ces quotidiens, Arthur
Meyer et Patinot, étaient au courant de la mystification. |
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3. Les Chroniques du Diable |
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En 1995,
dans les Annales Littéraires de l'université de Besançon,
Pierre Michel a publié sous ce titre une anthologie de vingt
articles (sur un ensemble de soixante-trois) parus dans L'Événement
en 1884 et 1885 et signés, les premiers du pseudonyme de Montrevêche,
les suivants d'un dessin représentant un petit diable aux pieds
fourchus. Ce sont ceux-là qui constituent stricto sensu une série
intitulée Chroniques du Diable. |
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4. L'Amour de la femme venale |
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C’est en 1994 que Pierre Michel a publié, aux Éditions Indigo-Côté Femmes, cette œuvre totalement inconnue et qui constitue une exceptionnelle curiosité bibliographique. Le texte français originel, probablement rédigé vers 1912, n’a en effet jamais été retrouvé, et le texte publié en français est en réalité la traduction, par Alexandre Lévy, de la traduction bulgare parue à Plovdiv en 1922 et dénichée, à la Bibliothèque Nationale de Sofia, par un historien bulgare, Niko Nikov... Pour comble de cocasserie, Alexandre Lévy a retraduit en bulgare moderne se propre traduction française, réalisée à partir du bulgare ancien, et l’a publiée dans la même ville de Plovdiv, en 1996, 74 ans après la première édition… Mirbeau y adopte une forme littéraire inhabituelle pour lui : l’essai. En six courts chapitres, qui constituent autant de petites dissertations, il entreprend la défense et la réhabilitation de la prostituée, victime d'une société hypocrite et foncièrement immorale, qui, du fait du mariage monogamique et de la frustration sexuelle qui en découle, rend indispensable le recours aux amours tarifées, mais qui n'en continue pas moins à mépriser et à rejeter les prostituées, jugées corrompues et corruptrices. Il rend hommage à ses sœurs de misère, qui sont exploitées, humiliées, battues, souvent tuées, et condamnées de toute façon à une mort prématurée, horrible et solitaire, à l’hôpital. Il analyse la relation entre la femme vénale et son client et voit dans la prostituée, qui ne saurait être dupe des grimaces des gens riches et puissants qu'elle débusque dans leur intimité et qu'elle met à nu – à l’instar de la femme de chambre, Célestine –, des anarchistes radicales, potentiellement subversives. Enfin, il réclame pour les prostituées, qui accomplissent une mission de salubrité sociale, les mêmes droits et la même reconnaissance que pour tous les autres travailleurs. |
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On line |
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Sur , le texte de Mirbeau a été traduit en anglais et en italien par Bérangère de Grandpré (qui a également traduit les préfaces de Pierre Michel et de l’historien Alain Corbin, éminent spécialiste de la prostitution au XIXe siècle) : |
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