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A BOULETS ROUGES !!!
"[...] mais l'art est si puissant qu'il s'impose de lui-même aux imbéciles,
et qu'il finit par mettre dans leur esprit, malgré eux, une sorte de mystérieuse admiration, qui arrête le rire et glace
d'une pudeur inconsciente l'insulte prête à s'échapper."
"Claude Monet", La France, 21/11/1884.
"Je suis de ceux qui pensent au
contraire qu'il n'y a pas de mauvais motifs, il n'y a que de mauvais tableaux.
Le sujet importe peu."
"Le Sport dans l'art",
La France, 21/12/1884
"[...] et j'ai cette conviction qu'un bon tableau est assez puissant par lui-même pour faire oublier deux cents
croûtes."
"Exposition du cercle Volney",
La France, 31/01/1885
"Un peintre qui n'a été qu'un peintre ne sera jamais que la moitié d'un artiste."
"Bastien-Lepage", La
France, 21/03/1885
"L'art est devenu un cheval de manège, il tourne sur lui-même,
il piétine sur place, et dans la crainte qu'il ne voit sa honte, il
a deux œillères sur les yeux."
"Coup d'œil général", La
France, 1/05/1885
"Chaque fois que j'apprends qu'un artiste que j'aime,
qu'un écrivain que j'admire viennent d'être décorés,
j'éprouve un sentiment pénible, et je me dis aussitôt : "Quel dommage !".
"Le Chemin de la croix", Le
Figaro, 16/01/1888
"Comme il était médiocre, médiocre immensément, médiocre avec passion,
avec rage, avec férocité, il ne souffrait pas qu'un peintre ne fût point médiocre,
et il se montrait impitoyable au génie et à tout ce qui y ressemble."
"Oraison funèbre", L'écho de Paris, 8/02/1889
"Et la peinture a chassé l'art. On ne
le voit plus dans les expositions, devenues les grands vomitoires de
l'universelle médiocrité, ni dans les ventes où s'étalent si crûment
l'inexprimable mauvais goût, l'affolante ignorance, l'intellectuelle platitude
des amateurs contemporains."
"Ballade", Le Figaro,
24/05/1889
"Aujourd'hui, les peintres pullulent
avec une rapidité bacillaire, avec une virulence épidémique qui nous laissent de
l'effroi et de l'admiration. Nul n'échappe à la contagion, et les cas sont
souvent foudroyants. tel qui la veille, s'était endormi fonctionnaire, avocat,
journaliste ou portier, se réveille peintre, le lendemain."
"Le Salon du champ de Mars",
Le Figaro, 6/05/1892
"Le critique est, en général, un
monsieur qui, n'ayant pu créer un tableau, une statue, un livre, une pièce, une
partition, n'importa quoi de classable, se décide, enfin, pour faire quelque
chose, à juger périodiquement l'une de ces productions de l'art, et même toute à
la fois. étant d'une ignorance
notoirement universelle, le critique est apte à toutes besognes et n'a point de
préférences particulières."
"Gustave Geffroy", L'écho
de Paris, 13/12/1992
"Je connais peu d'hommes aussi réfractaires, aux jouissances de
l'art que les hommes de lettres."
"Le Peintre de la vie !", Le
Gaulois, 26/06/1897
"Tout l'effort des
collectivités tend à faire disparaître de l'humanité l'homme de génie, parce
qu'elles ne permettent pas qu'un homme puisse dépasser de la tête un autre
homme, et qu'elles ont décidé que toute supériorité, dans n'importe quel ordre,
est, sinon un crime, du moins une monstruosité, quelque chose d'absolument
anti-social, un ferment d'anarchie. Honte et mort à celui dont la taille est
trop haute !"
"Au conseil municipal", Le Journal, 12/07/1899
"Une promenade, dans Paris,
par ces temps d'étalage et de cadeaux, c'est quelque chose de vraiment très
mélancolique. A chaque pas, devant chaque boutique, devant chaque vitrine, on
est stupéfié. On assiste partout à cette chose attristante, douloureuse même,
entre toutes : la mort du goût."
"Art nouveau", Le Journal, 22/12/1901
"Pour moi, l'art ce n'est pas
autre chose que "l'intelligence de la forme", aussi bien dans le domaine
physique que dans ce que nous appelons le domaine moral. On n'arrive à cet art
que par des observations très longues et de patientes études. C'est un
accroissement continu de l'individu, le résultat d'une culture générale, car je
ne crois pas qu'on puisse séparer l'art des autres connaissances humaines et
l'enfermer dans l'obscur espace de l'instinct."
"Réponse à une enquête de Maurice Rousselot sur l'éducation artistique
du public contemporain",
La Plume, 1/03/1903
"Hélas !... dès que nous parlons d'art, nous sommes, tous, un
peu bêtes, aujourd'hui... un peu, ou beaucoup, selon notre grade."
"Aristide Maillol", La Revue,
1/04/1905
"Nous voulons qu'on nous
mente, qu'on nous mente en tout, qu'on nous mente sans cesse, par le livre, le
théâtre, par le discours, par le dessin, par le marbre et par le bronze. Et
c'est ce mensonge universel que nous appelons idéal !
C'est en vertu de ces
principes que les religions, les politiques, les morales ont érigé en vertus des
crimes abominables, et en crimes, les plus fières et les plus nobles vertus. De
même que les académies ont décrété, du fond de leurs hypogées et de leurs
nécropoles, qu'il ne saurait y avoir pour les écrivains qu'un style, pour les
artistes qu'un dessin, par lesquels, jamais ne s'exprimera la vérité, ne vivra
la vie, ne s'animera la matière, immortelle et splendide."
"Préface du catalogue du salon
d'automne 1909", octobre 1909
"Certes, je respecte
infiniment les critiques d'art, et je crois en eux, comme je crois en Dieu. Ce
sont de braves garçons. Qu'ils me permettent pourtant de juger insuffisant ce
qu'ils ont dit, redit et répété, ce qu'ils diront, rediront et répéteront
jusqu'à la consommation des siècles et des bocks."
"Sur M. Félix Valloton", janvier 1910
"Quand je suis triste, rien ne
me déride comme de penser à l'art officiel, à ses pompes, à ses œuvres. c'est
un des sujets les plus merveilleusement comiques qu'il y ait dans le monde. Et
il est inépuisable."
"Plus que morts !", Paris-Journal,
19/03/1910
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Avec passion !!!
"Il y a du génie en M. Claude Monet. Jamais peut-être un œil humain n'a mieux réfléchi
la splendide nature ; c'est un lyrique pour qui tout est poème : la mer,
l'arbre, la fleur, le coteau, le nuage, tout éclate avec un débordement de
vie énorme... Jamais je n'ai vu la nature interprétée avec une pareille
éloquence. C'est comme une fenêtre de prison obscure, brusquement ouverte
sur la campagne et l'infini. Par cette fenêtre, il nous arrive des
bouffées d'air chaud, de violents parfums, des fracas de soleil : il semble
que nous entrons dans la vie des choses, et que tout ce que nous a montré
l'art jusqu'à présent n'était que du mensonge agréable et vide."
La France, 20 mai 1885
"On peut dire de lui (Monet) qu'il a véritablement inventé la
mer, car il est le seul qui l'ait comprise ainsi et rendue, avec ses
changeants aspects, ses rythmes énormes, son mouvement, ses reflets
infinis et sans cesse renouvelés..."
Gil Blas, 13 mai 1887
"Dans ses toiles, nous avons l'idée réelle de cette immensité
où l'homme n'est plus qu'une tache à peine perceptible."
Camille Pissarro", 10 janvier 1891
"Ses danseuses sont, comme il le dit lui-même, non point de simples tableaux ou de simples
études, mais des méditations sur la danse. Il en a rendu, avec une
netteté, une suite terrible dans l'esprit, une ténacité dans
l'observation, une cruauté dans l'exécution, les formes ou gracieuses, ou
voluptueuses, ou crispées, ou douloureuses, et avec une telle intensité
d'expression que quelques unes semblent de véritables suppliciées. Et l'on
voit sous leurs ballons de gaze claire, dans les lumières blondes et les
clartés violentes où il les jette, ces pauvres corps torturés par ces
durs exercices qui broient les chairs et qui souvent ne sont indiqués que
par les apophyses bossuant le maillot rose."
"Degas," 15 novembre 1884
"Renoir a voulu
prouver qu'il savait faire ce que les peintres appellent le
morceau,
et il a exécuté un torse de femme qui est un véritable chef-d'œuvre. Pas
d'accessoires, pas de composition, pas d'idée ingénieuse autour de ce
torse. Un torse, voilà tout, c'est-à-dire une admirable et simple étude
de nu, d'un dessin serré, d'un modelé savant, et qui rend avec une
vérité saisissante cette chose presque intraduisible, dans sa fraîcheur,
dans son rayonnement, dans sa vie, dans son éloquence : la peau d'une
femme. Cette toile est à coup sûr un des plus beaux morceaux de la
peinture moderne."
"Renoir", 8 décembre 1884
"Paul Cézanne, pauvre inconnu de génie..."
"Rengaines", 23 juin 1891
"La vérité, c'est qu'il n'est pas
d'art plus sain... il n'est pas d'art plus réellement, plus réalistement
peintre que l'art de Van Gogh... Van Gogh n'a qu'un amour : la nature
; qu'un guide : la nature... Il a même l'instinctive horreur de tous ces
vagues intellectualismes où se complaisent les impuissants".
Le Journal, 17 mars 1901
"N'ayant pas,
sous les yeux, le modèle vivant, il s'agit pour l'artiste, non d'une
ressemblance photographique, mais de quelque chose de plus grand, de plus
vrai, d'une interprétation, l'interprétation humaine d'un génie
[Balzac] par un autre génie [Rodin].
La statue sera en quelque sorte la synthèse de l'œuvre formidable par
l'homme."
"Ante porcos", 15 mai 1898
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