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A BOULETS ROUGES !!!
"Le public veut de l’amour et ne veut que de l’amour. Les littérateurs
sont bien forcés d’en vendre. Ils en vendent en boîte, en sac, en
flacon, en bouteille […]. Si la littérature est restée en arrière
des sciences, dans la marche ascensionnelle vers la conquête de l’idée,
c’est que, plus avide de succès immédiats et d’argent, elle a davantage
incarné les routines, les vices, l’ignorance du public, qui veut qu’on
le berce et qu’on le berne avec des histoires de l’autre monde."
"Amour ! Amour !", Le Figaro,
25 juillet 1890.
"Il ne s’agit plus de créer une belle œuvre, il faut savoir s’organiser
une belle réclame"
"Le Manuel du savoir-écrire", Le Figaro, 11 mai
1889.
"La poésie n’a point mes préférences. Je suis même d’avis que,
le plus souvent, on n’écrit en vers que parce qu’on ne sait pas écrire
en prose, ou parce qu’on n’a rien à dire."
Interview par Charles Vogel,
Gil Blas, 24 mai 1907.
"C’est avec les vers qu’on habille le plus somptueusement le néant ou le
pas grand chose. […] Par les vers, on rend le vide sonore, et
le néant se peuple aussitôt de quelque chose. […]
Quelles ressources infinies pour tous ceux-là à qui les idées
sont étrangères et les sensations inconnues ! "
"Conte pour une malade", Le Journal, 9 septembre 1900.
"Les symbolistes ont méconnu la première loi, qui est d’exprimer la vie. Ces
gens-là ne la voient pas, leurs paysages ont les racines en l’air, ils
peignent la mer avec du vermicelle. Ils ont la vie en horreur. Tout
l’effort humain doit tendre vers la conquête de la vie. Tous ceux qui
s’en écartent, poètes, peintres, romanciers, sont condamnés à
disparaître."
Interview par Louis Vauxcelles, Le Figaro, 10 décembre 1900.
"Plus je vais dans la vie et la réflexion, plus je vois combien est pitoyable
et superficielle notre littérature ! Il n’y a rien, rien que des
redites, cent fois dites. Goncourt, Zola, Maupassant, tout cela est
misérable, au fond, tout cela est bête ; il n’y a pas un atome de vie
cachée – qui est la seule vraie. Et je ne m’explique pas comment on peut
encore les lire, après les extraordinaires révélations de cet art
nouveau qui nous vient de Russie."
Lettre à Paul Hervieu du 20 juillet 1887.
"La psychologie de Bourget, c’est un peu de la psychologie de carton,
[…] c’est aussi, hélas ! de l’excellent snobisme."
Interview par Jules Huret, L’Écho de Paris,
22 avril 1891.
"Il ne suffit pas que la vie soit racontée dans un livre pour qu’elle
devienne de la littérature. Il faut encore que cette vie ait été
pressurée, minimisée, falsifiée, dans tous les alambics où
l’écrivain la fait passer : son imagination, sa philosophie, son
esthétique… et sa sottise."
Albert Adès, "La Dernière physionomie d’Octave
Mirbeau", Grande revue, mars 1917, pp. 153-154.
"En art, l’exactitude est la déformation et la vérité est le
mensonge. Il n’y a rien là d’absolument vrai, ou plutôt il
existe autant de vérités humaines que d’individus."
"Le Rêve", Le Gaulois, 3 novembre 1884.
"Les prétentions scientifiques de ses Rougon-Macquart sont une farce
amère ; sa conception du monde, de l’individu et de la société,
enfantine et nulle. […] Il ne sait pas que l’homme pense et qu’il
rêve, n’ayant jamais pensé ni rêvé…"
Lettre à J.-H Rosny, mars 1890
"[...]qui, comme Baudelaire et Stendhal, met son âme propre dans le rêve de la
vie, tel qu’il le conçoit et tel qu’il le comprend, l’un avec sa
forme exaspérée et inquiète, l’autre avec son implacable
tranquillité, tous les deux visionnaires, tous les deux artistes,
tous les deux ravagés par la passion de l’idéal et le rêve de
l’amour."
"Le Rêve", Le Gaulois, 3 novembre 1884.
"Il
n’y a pas de pires ignorants, de pires imbéciles, de pires
réactionnaires, par conséquent de plus dangereuses bêtes que ce
qu’on appelle les hommes d’esprit".
"Sur les académies", Le Journal, 12 janvier 1902.
"Plus
je vais dans la vie et la réflexion, plus je vois combien
est pitoyable et superficielle notre littérature ! Il n’y a
rien, rien que des redites, cent fois dites. Goncourt, Zola,
Maupassant, tout cela est misérable, au fond, tout cela est
bête ; il n’y a pas un atome de vie cachée – qui est la
seule vraie. Et je ne m’explique pas comment on peut encore
les lire, après les extraordinaires révélations de cet art
nouveau qui nous vient de Russie."
Lettre à Paul Hervieu du 20 juillet 1887.
“Ce n’est pas chez un éditeur que M. René Maizeroy
devrait porter ses productions ; c’est chez un
parfumeur. Et encore !
"Bibliographie", Les Grimaces,
17/11/1883, Combats littéraires, p. 81
“Ainsi nous en sommes là en ce siècle de la Réclame. Le
talent n’est plus rien, l’art ne compte pas, le génie
reste à terre, impuissant, rampant tristement sur les
moignons de ses ailes coupées, s’il ne s’est pas promené
à travers les rues par les pitres, affublé de costumes
grotesques, comme un queue-rouge.
"Réclame", Le Gaulois,
8/12/1884, Combats littéraires, p. 117
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Avec passion !!!
"Il n’est pas besoin, je crois, de tout comprendre en art. Il y a des obscurités harmonieuses
et sonores qui vous enveloppent d’un mystère qu’on a tort souvent
de vouloir percer. Puisque nous ne comprenons pas la vie, pourquoi
vouloir tout comprendre de ce qui en est la paraphrase ?"
Lettre à Marcel Schwob de janvier 1893.
« De tous nos poètes, il est le seul, extraordinaire vraiment, qui
ait trouvé le mot exprimant, à la fois, une forme, une couleur, un
son, un parfum, une pensée. Il représente l’objet comme la nature
le crée, c’est-à-dire qu’il enclôt en un tout, par de subtiles ellipses,
les différentes qualités que cet objet possède. […] M. Stéphane Mallarmé
le fixe par un seul verbe, qui devient l’objet lui-même. Ses mots
ne sont plus des mots, ils sont des êtres. Son obscurité est donc
elle-même de la vie, de cette vie elliptique, énigmatique, qui règne
partout, aussi bien au pistil des fleurs qu’aux prunelles des femmes. »
"Quelques opinions d’un Allemand", Le Figaro,
4 novembre 1889.
Aujourd’hui l’action doit se réfugier dans le livre. C’est dans le
livre seul que, dégagée des contingences malsaines et multiples
qui l’annihilent et l’étouffent, elle peut trouver le terrain propre
à la germination des idées qu’elle sème. […] Les idées demeurent
et pullulent : semées, elles germent ; germées ,
elles fleurissent. Et l’humanité vient les cueillir, ces fleurs,
pour en faire les gerbes de joie de son futur affranchissement."
"Clemenceau", Le Journal, 11 mars
1895.
"La nature est tellement merveilleuse qu’il est impossible à n’importe qui de la
rendre comme on la ressent."
Lettre à Claude Monet du 10
septembre 1887
"Je ne sais rien de M. Maurice Maeterlinck.
Je ne sais d'où il est et comment il est. S'il est vieux ou jeune,
riche ou pauvre, je ne le sais pas. Je sais seulement qu'aucun homme
n'est plus inconnu que lui ; et je sais aussi qu'il a fait un
chef-d'œuvre. (...) M. Maurice Maeterlinck nous a donné
l'œuvre la plus géniale de ce temps, et la plus extraordinaire et la
plus naïve aussi, comparable et - oserai-je le dire ? - supérieure
en beauté à ce qu'il y a de plus beau dans Shakespeare. Cette œuvre
s'appelle La Princesse Maleine. Existe-t-il dans le monde
vingt personnes qui la connaissent ? J'en doute."
Le Figaro, 24 août 1890
“[...] la
poésie est comme une prière, elle calme les cœurs meurtris, elle
console les douleurs. Elle évoque, dans un rayonnement de joie douce
et reposante les souvenirs oubliés et les espérances confuses ; elle
élève l’âme humaine et l’emporte à travers les pays du rêves, où
tout est beau, où tout est harmonieux, où tout chante l’amour, où le
vent qui passe apporte des bruits de baisers, des parfums troublants
et des accords prochains de voix élyséennes.
"Chronique de Paris"
L’Ordre de Paris, 7/12/1876
Combats littéraires, p. 46
“[...] j’ai, contre ces mesures violentes qui atteignent la liberté littéraires, une
haine vigoureuse, et qu’il me déplaît de voir la justice intervenir là
où le public doit être seul juge et le seul justicier.”
"Chronique de Paris"
L’Ordre de Paris, 11/11/1876
Combats littéraires, p. 44
“Cet admirable
écrivain (Zola), qui sait donner de la vie au plus petit et au plus
fugitif de ses rêves, est un poète aux larges coups d’ailes, qui
l’emportent malgré lui vers les pures et splendides régions de l’art.”
"Emile Zola et le
Naturalisme"
La France, 11/03/1885
Combats littéraires, p. 147
“En art,
l’exactitude est la déformation et la vérité est le mensonge. Il n’y a
rien d’absolument exact et rien d’absolument vrai, ou plutôt il existe
autant de vérités humaines que d’individus”.
"Le Rêve"
Le Gaulois, 3/11/1884
Combats littéraires, p. 110
“L’art n’est
point fait pour nous apprendre quelque chose, il est fait pour nous
émouvoir, pour nous bercer, pour nous charmer, pour nous faire oublier
les réalités brutales et le dégoût de tous les jours, pour remuer
l’homme, ce qu’il y a de meilleur en lui, ce qu’il y a d’étouffé par la
vie, et de délaissé et d’endormi au fond de son être. [...] Il est la
plus haute expression de l’amour, et l’amour c’est le rêve, le grand
rêve poursuivi de l’humanité.”
"Le Rêve"
Le Gaulois, 3/11/1884
Combats littéraires, p. 111 |
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