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Terme
RICHEPIN, jean

RICHEPIN, Jean (1849-1933), poète et romancier écrivain français. Ancien normalien, ancien marin, il a mené une vie de bohème et quêté l’aventure avant de se consacrer à la poésie. Poète de la révolte, non conformiste et provocateur, il a débuté par La Chanson des gueux (1876), où il ne recule pas devant l’argot des marins, et qui lui a valu une condamnation à un mois de prison – ce qui ne l’empêchera pas de finir académicien… Il est l’auteur de recueils poétiques : Les Caresses (1877), Les Blasphèmes (1884), La Mer (1886), qui lui a valu des éloges de Mirbeau. Il a aussi publié des romans – La Glu (1887) Le Pavé (1883) Miarka (1883) – et fait représenter des pièces de théâtre : Nana Sahib (1883), où il a joué aux côtés de Sarah Bernhardt, sa maîtresse du moment, Le Chemineau (1897), La Martyre (1898), Les Truands (1899), Don Quichotte (1905). Il a du souffle et possède une langue riche et truculente.

            Mirbeau n’appréciait pas du tout son réclamisme impénitent, ni le tapage organisé autour de sa liaison avec Sarah Bernhardt (« Réclame », Le Gaulois, 8 décembre 1884). Mais il admirait le poète et a rendu plusieurs fois hommage à son talent, quitte à tempérer ses éloges de réserves, notamment dans « Jouets de Paris » (Le Gaulois, 27 octobre 1884) : « En dehors du cabotinisme dont il s’est plu à s’entourer, j’ai la plus grande estime pour le talent de M. Richepin. C’est vraiment un poète, d’un souffle superbe, et dont le lyrisme amer escalada souvent les cimes inexplorées, trop hautes pour les poumons malades de la plupart des rimailleurs parnassiens. La Chanson des gueux nous donna un art nouveau, des rythmes nouveaux, une poésie magnifique et canaille où l’âme de Lamartine transparaissait sur des lèvres crispées de voyou. Il fit les Caresses, ces vers d’une forme presque parfaite ; La Glu, si vibrante, si étonnante par les remuements de ses mots. Il y avait donc là de réelles promesses de gloire car, parmi les jeunes gens, aucun n’était mieux armé de bonheur et de talent que M. Richepin, et l’on aurait pu croire que, l’âge venant, les petites vanités, les petits ridicules dont il enveloppait sa personne, cette sorte de cynisme retentissant et poseur qu’il donnait à ses allures disparaîtraient tout à fait… » Nouveaux éloges, mais sans réserves cette fois, dans son compte rendu de La Mer (Le Matin, 29 janvier 1886) : « La Mer continue la série de l’œuvre colossale et magnifique entreprise par M. Richepin et qui commence aux Blasphèmes, lesquels firent tant de bruit l’an passé. Les Blasphèmes étaient une œuvre de haine et de révolte ; La Mer est une œuvre d’amour et de soumission. La Mer est cependant logique avec Les Blasphèmes. C’est la nature bienfaisante et féconde qu’il oppose au Dieu malfaisant et stérile. M. Richepin ne croit pas à Dieu et il l’a prouvé en lui montrant le poing. Mais il croit à la Nature et il s’agenouille devant elle, fervent, la bouche pleine de prières. Son Dieu, à lui, ce n’est pas le Dieu féroce qui créa l’homme ; c’est la Nature qui console l’homme, œuvre apocryphe et infime de Dieu. [...]Cette philosophie me plaît. »

P. M.


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