Pays et villes

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Terme
BELLE-ÎLE

C’est en novembre 1886 que Mirbeau et sa compagne Alice Regnault sont allés passer cinq jours à Belle-Île, pour rendre visite à l’ami Claude Monet, qui y travaillait à une série de toiles sur les côtes rocheuses de l’île. Arrivant de Noirmoutier, ils ont dû suivre un itinéraire un peu compliqué pour parvenir au Palais, avec plusieurs heures de retard. À cause du mauvais temps, qui va prolonger davantage encore leur voyage de retour et en faire une épreuve délicate, ils ont dû y rester deux jours de plus que prévu. Mirbeau manifestera son admiration pour les toiles de Monet, exposées en mai 1887, en affirmant qu’il a « véritablement  inventé la mer, car il est le seul qui l’ait comprise ainsi et rendue, avec ses changeants aspects, ses rythmes énormes, son mouvement, ses reflets infinis et sans cesse renouvelés, son odeur » (« L’Exposition internationale de la rue de Sèze », Gil Blas, 13 mai 1887). Pour sa part, il rapportera de ce premier séjour la matière d’une nouvelle consacrée au hameau de Kervilahouen, peuplé de quelques marins dotés d’un admirable courage auquel il rendra hommage (« Kervilahouen », Revue indépendante, janvier 1887). 

Impressionnés par la beauté sauvage de l’île, Octave et Alice sont retournés à Belle-Île à la mi-juin 1887, au lendemain de leur mariage en catimini, à Londres, en quête d’une maison où ils puissent être à l’abri des cancans parisiens. Ils n’en trouvèrent point à leur plaire, au cours des trois semaines qu’ils y passèrent,  et, pour finir, s’installèrent à Kérisper, près d’Auray. Mais, de Belle-Île, Mirbeau rapporta deux corneilles à moitié apprivoisées, qui lui inspirèrent un conte d’un profond pessimisme existentiel, « Les Corneilles » (Gil Blas, 25 octobre 1887).

P. M.


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