Pays et villes

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Terme
DÜSSELDORF

Düsseldorf est une grande ville allemande de Rhénanie, située sue les bords du Rhin, au milieu de la plaine, dans une région très fortement industrialisée. Elle dépassait 300 000 habitants au début du vingtième siècle et était très prospère, mais elle a été complètement détruite par les bombardements alliés durant la deuxième guerre mondiale. Elle est célèbre pour son industrie de la mode.

          Mirbeau s’y est arrêté en mai 1905, lors du périple en automobile à travers l’Allemagne de Guillaume II qu’il rapporte dans La 628-E8 (1907). Descendu au Brandenburger-Hof, il se montre sévère pour son modern-style, caractéristique de toute la ville : « Tout ce que je dirai de cet hôtel peut s'appliquer exactement à la ville, à toute la ville neuve, du moins, qui est, comme on sait, la ville, par excellence, du modern-style. [...]  Le Brandenburger-Hof est un de ces grands hôtels, comme on en trouve dans les moindres villes d'Allemagne, et comme nous n'en avons qu'à Paris et dans quelques villes d'eaux, un de ces caravansérails nouveaux et art nouveau d'Occident, construits par les Belges et les Suisses, pour les habitudes de confort des Américains et des Anglais... Des salons, plus ou moins Louis XV et Louis XVI, y alternent avec des fumoirs de paquebot. Rien n'y est plus droit, plus d'équerre, plus d'aplomb. Tout ce qui est rond y devient carré, tout ce qui est carré y devient rond. Je veux dire que rien n'y est rond, ni carré, ni ovale, ni oblong, ni triangulaire, ni vertical, ni horizontal. Tout tourne, se bistourne, se chantourne, se maltourne; tout roule, s'enroule, se déroule, et brusquement s'écroule, on ne sait pourquoi ni comment. Ce ne sont que festons de cuivre verni, qu'astragales de bois teinté, ellipses de faïence polychrome, volutes de grès flammé, trumeaux de cuir gaufré, frises de nymphéas hirsutes, de pavots en colère et de tournesols juchés sur les moulures des stylobates, comme des perroquets sur leurs perchoirs... Des larves plates et minces dorment à l'entrée des serrures; des embryons, des têtards montent, se glissent en ondulations visqueuses, le long des portes, des fenêtres, des tiroirs, des chanfreins. Les cheminées sont des bibliothèques ; les bibliothèques, des paravents ; les paravents, des armoires ; et les armoires, des canapés. L'électricité jaillit aussi bien des parquets que des plafonds, d'ampoules de cristal taillé en fleurs de rêve ou en bêtes de cauchemar ; elle court, chahute, bostonne, virevolte, cakewalke, dans les girandoles et les lustres, qui ont la danse de Saint-Guy... Les meubles ont l'air d'avoir bu, et semblent inviter la livrée aux pires excès d'acrobatie. Et, pour qu'on ne s'y trompe pas, sur les façades dissymétriques, creusées de trous profonds et renflées de bosses énormes où toutes les matières connues, juxtaposées, se neutralisent et s'annulent, les balustrades des balcons sont soutenues par des sarabandes frénétiques de points d'interrogation. »

P. M.

 

 


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