Pays et villes

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Terme
LEVALLOIS

            Mirbeau n’a habité que très peu de temps à Levallois-Perret, commune de l’ouest parisien qui se trouvait être un des centres de l’intelligentsia libertaire (Louise Michel y résidait aussi). C’est le 1er juin 1889 que, arrivé tout droit de Menton, il s’est installé dans un petit appartement sis au rez-de-chaussée du 26 rue Rivay, dans un des quatre immeubles de cette rue qui appartenaient à Alice.  Bien que ce soit, écrit-il, « un peu loin de tout », il espère alors que ses amis « voudront bien venir tout de même ».

            Malheureusement pour lui, les mêmes causes produisent les mêmes effets que lorsqu’il habitait le square du Ranelagh, à Paris : le bruit infernal le rend « fou » et lui est tellement insupportable qu’il pourrait bien un jour en arriver à « commettre un crime », comme il l’écrit à Edmond de Goncourt, avec une thérapeutique exagération. Avant même la fin du premier mois de son séjour à Levallois, il se met donc en quête d’une maison de campagne située  plus à l’ouest, dans la vallée de la Seine et, fin juillet, signe la location de la maison des Damps, près de Pont-de-l’Arche, dans l’Eure, où il emménage au cours du mois d’août.

            Le 10 juillet 1889, Edmond de Goncourt est venu dîner à Levallois, chez les Mirbeau, et nous a laissé une brève description de ce « vilain endroit, qui n’est ni la ville ni la campagne », de l’environnement « d’industries bruyantes » qui rendent « la vie impossible », et de la « petite salle à manger » aux murs ornés de deux études d’Octave et d’Alice.. C’est ce soir-là, en le raccompagnant à Auteuil, que Mirbeau lui a fait un récit fantaisiste de ses débuts journalistiques : c’est de ces fausses confidences, que Goncourt a précieusement notées dès le lendemain dans son journal, que datent quelques légendes tenaces, reprises imperturbablement pendant près d’un siècle.


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