Oeuvres

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Terme
CHEZ L'ILLUSTRE ECRIVAIN

Chez l’Illustre Écrivain est un recueil posthume paru en 1919 chez Ernest Flammarion (270 pages). Il porte pour titre celui d’une série de sept dialogues satiriques,  parue dans Le Journal durant l’automne 1897. Mirbeau s’y moque de Paul Bourget, modèle de « l'illustre écrivain » caricatural, qui exploite indéfiniment le filon rémunérateur de l'adultère bourgeois et chrétien. La septième séquence, qui clôt la série et qui  paraît le 28 novembre 1897, constitue la première intervention de Mirbeau dans l’Affaire Dreyfus (voir la notice), et elle est d’autant plus importante qu’il y pose d’emblée l’enjeu éthique, politique et institutionnel de la bataille qui s’engage, faisant déclarer à l’Illustre Écrivain, écumant de rage face à un jeune poète qui pose de bonnes questions : « Et quand même Dreyfus serait innocent ? vociféra-t-il... il faudrait qu’il fût coupable quand même... il faudrait qu’il expiât toujours... même le crime d’un autre... C’est une question de vie ou de mort pour la société et pour les admirables institutions qui nous régissent ! La société ne peut pas se tromper... les conseils de guerre ne peuvent pas se tromper... L’innocence de Dreyfus serait la fin de tout ! »

 . Alice Mirbeau, qui a assumé la publication du volume, y a joint trois autres dialogues, mettant en scène un écrivain de la même farine, également industriel de l’adultère, qu’il nomme Anselme Derveaux : « Une bonne affaire » (Le Journal, 22 septembre 1895), « Un grand écrivain » (Le Journal, 12 janvier 1896) et « Littérature » (Le Journal, 26 janvier 1902). Pour compléter le volume, elle a joint deux autres dialogues, « Scènes de la vie de famille », I et II ,  qui sont la première mouture des deux premières scènes de sa grande comédie de 1903, Les affaires sont les affaires ; un dialogue d’enfants (« La Divine enfance » (Le Journal, 26 juillet 1896) ; une longue nouvelle, Les Mémoires de mon ami (voir la notice), que Mirbeau a fait paraître en feuilleton dans Le Journal pendant l’Affaire ; et quatre contes : « La Peur de l'âne » (Le Journal, 1er  juillet 1900), « Il est sourd » (Le Journal, 18 août 1901), « Sentimentalisme » (Le Journal, 4 août 1901) et « Tableau parisien » (Le Journal, 28 juillet 1901).

P. M.

 

Bibliographie : Vincent Laisney, « “Une comédie bien humaine” : L’interview selon Mirbeau », Cahiers Octave Mirbeau, n° 14, mars 2007, pp. 140-149.


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