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Terme
GOUNOD, charles

GOUNOD, Charles (1818-1893), célèbre compositeur français. Il a laissé de la musique orchestrale (un concerto pour violoncelle et deux symphonies), beaucoup de musique religieuse (quatre Requiem, plusieurs messes, des oratorios comme Mors et vita, et un célèbre Ave Maria), mais c’est surtout avec ses nombreux opéras qu’il a connu le succès, notamment Mireille (1864), Roméo et Juliette (1867) et surtout Faust (1859), triomphe mondial qui ne s’est jamais démenti.

Mirbeau n’appréciait pas du tout Gounod, ni l’homme, ni sa musique, et, jugeant sa gloire usurpée, il a consacré deux articles du Journal à le dégommer, suscitant du même coup un beau scandale. Dans « César Franck et Monsieur Gounod » (27 décembre 1896), il oppose Franck, le méconnu qu’il encense, à Gounod, « sorte d’universel prophète, à la barbe fleurie d’extases », dont le « mysticisme » et la « barbe blonde » plaisent aussi bien à « nos plus belles pécheresses » qu’aux « femmes en chemise transparente et bas noirs » : « Il était, à la fois, le Péché et le Repentir, l’Ivresse et le Remords, le Ciel et l’Enfer »... Et il lui reproche, non seulement de n’avoir rien compris et de ne pouvoir rien comprendre à la « beauté souveraine » de la musique de Franck, mais de s’être comporté comme un goujat lors de la première exécution de La Rédemption. Pour finir, il voit en Faust une « prétentieuse, larmoyante et plate opérette », qu’il tourne en dérision (« Bidet pur, bidet radieux... ») ; et il qualifie Gounod de « musicien pour cabinets de toilette, dont les mélodies semblent, dans une odeur fade de parfumerie, l’égouttement savonneux des lavabos et des bidets »...Dans « Ce que l’on écrit » (17 janvier 1897), il évoque les innombrables protestations de lecteurs : des « âmes neurasthéniques et charmantes » choquées par un tel « blasphème » ; des nationalistes outrés par ce qu’ils considèrent comme une trahison ; et des critiques musicaux, scandalisés qu’un ignorant se permette de leur en remontrer. Mais il persiste et signe, toujours critique face à la « vulgarité » et à la « pauvreté de l’inspiration » de Gounod.

P. M. 

 


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