Familles, amis et connaissances

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Terme
BARRES, maurice

BARRÈS, Maurice (1862-1923), romancier et politicien lorrain, d’inspiration aristocratique, individualiste et nationaliste. Ancien député boulangiste de Nancy, il a commencé sa carrière littéraire en pratiquant le « culte du moi » et en développant à sa façon l’égotisme stendhalien, visant à multiplier les jouissances par l’analyse intellectuelle qu’on en fait. Son individualisme a fait croire un temps qu’il était proche des anarchistes. Mais il a vite évolué vers le nationalisme et le culte de la terre et des morts, et s’est fait « professeur d’énergie » : viscéralement et intellectuellement « patriote » et revanchard,  il a été vigoureusement anti-dreyfusard, alors que Léon Blum était allé naïvement le solliciter au début de l’Affaire. Parmi ses œuvres,  Sous l’œil des barbares (1888), Un homme libre (1889), Le Jardin de Bérénice,(1891), apprécié par Mirbeau, L’Ennemi des lois (1893), Du sang, de la volupté et de la mort (1894), et, plus tard, Les Déracinés (1897), Colette Baudoche (1909) et La Colline inspirée (1913).

Mirbeau a longtemps manifesté de l’admiration pour Barrès, malgré leur éloignement politique, appréciant en lui « un dandysme spirituel », « une âme particulière d’artiste » et « des habitudes d’élégance intellectuelle, des raffinements d’idées, qui risquent fort de rester incompris, ridiculisés même, pour l’unique raison qu’ils seront originaux et curieux ». Même après l’affaire Dreyfus, il a continué d’admirer son style. Mais il a toujours déploré qu’il se soit amoindri, voire avili,  en entrant en politique et en devenant député. En 1905, pour l’obliger à dévoiler sa belle âme, il lui a proposé, par lettre, de signer la pétition pour Gorki emprisonné, dont il avait pris l’initiative :  le refus de Barrès, dans une lettre que Mirbeau montrait à ses amis pour mieux discréditer son auteur, les a définitivement éloignés. Cela n’a toutefois pas empêché Barrès d’offrir un exemplaire de Les Bastions de l’Est (1905), dédicacé « À Octave Mirbeau / hommage de son admirateur littéraire / Maurice Barrès ».

P. M.

 

Bibliographie : « Octave Mirbeau, « Rêverie », Le Figaro, 21 octobre 1889.


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