Familles, amis et connaissances

Il y a 286 entrées dans ce glossaire.
Tout A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Z
Terme
BERGERAT, émile

BERGERAT, Émile (1845-1923), écrivain polyvalent, poète et pamphlétaire, doté d’humour et de fantaisie. Il était le gendre de Théophile Gautier depuis 1872. Entré au Journal officiel en 1874, il y a tenu la rubrique artistique, avant de prendre la direction de La Vie moderne jusqu’en 1880. Il a été avant tout chroniqueur de journal, signant L’Homme masqué dans le Voltaire, puis Caliban dans Le Figaro, et collaborant enfin au Journal. Honorablement connu comme poète (Poèmes de la guerre, 1871, Enguerrande, 1884), il a connu, en tant qu’auteur dramatique, de multiples fours et déconvenues diverses, qui ont alimenté sa verve caustique : La Nuit bergamasque, Myrane, Premier baiser, Le Capitaine Fracasse etc. Il a aussi publié des romans (Le Viol, 1886, Le Petit Moreau, 1887), peu appréciés par Mirbeau, et les tardifs Souvenirs d’un enfant de Paris, en quatre volumes (1911-1913).

Bergerat était un des très rares amis que Mirbeau tutoyât, pour l’avoir fréquenté au cours de ses années de bohème. Ils avaient en commun le goût de la dérision, la fantaisie et l’humour, ainsi que quelques haines tenaces, et Octave appréciait souvent ce qu’écrivait son confrère chroniqueur. Il semble même que cette fraternité littéraire les ait incités à envisager un temps, en 1885, de reprendre de conserve Les Grimaces. Bien que peu sensible à la poésie, Mirbeau a rendu compte élogieusement d’Enguerrande dans « Le Rêve » (Le Gaulois, 3 novembre 1884).  Mais il est probable que la camaraderie y a plus de part que la sincérité, et la publication du poème de son ami a surtout été pour lui une nouvelle occasion de stigmatiser le naturalisme. Pas du tout aveuglé par l’amitié, il jetait un œil critique sur les romans de Bergerat, et ce n’est que sur sa très vive insistance qu’il a fini par accepter d’écrire sur lui un nouvel article de pure complaisance, qui lui a beaucoup coûté et que Magnard, le directeur du Figaro, a eu la délicatesse de refuser. Il a alors paru au Gil Blas, le 12 avril 1889, sous la forme d’une lettre ouverte « À M. Émile Bergerat ».

P. M.


Glossary 3.0 uses technologies including PHP and SQL