Familles, amis et connaissances

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Terme
PHILIPPE, charles-louis

PHILIPPE, Charles-Louis (1874-1909), romancier d’extraction modeste, originaire de l’Allier, et qui a mené la vie modeste d’un employé de la Ville de Paris. Il s’est attaché à peindre, avec un mélange de réalisme et de sentimentalité, les gens humbles qu’il côtoie et qu’il connaît bien. Il a fourni des contes au Matin et publié : La Mère et l’enfant (1897), émouvant hommage à sa mère, édité à compte d’auteur, La Bonne Madeleine et la pauvre Marie (1898),  Quatre histoires de pauvre amour (1900), Bubu de Montparnasse (1901), dont l’héroïne est une prostituée aux prises avec son souteneur, Le Père Perdrix (1903), qui n’a pu obtenir le premier prix Goncourt pour des raisons de date de publication, Marie Donadieu (1904), que Mirbeau appréciait moins, et Croquignole (1906), où est évoquée la vie de pauvres employés de bureau.. Il est mort prématurément d’une fièvre typhoïde, alors qu’il travaillait à un nouveau roman, Charles Blanchard (publié en 1913), sans jamais avoir obtenu le prix Goncourt, en dépit des efforts de Mirbeau, qui lui a toujours manifesté publiquement son admiration pour son talent, sa sensibilité, son amour des humbles et sa simplicité.

Ainsi, en 1902, voit-il en Philippe un écrivain qui « apporte quelque chose de neuf à la littérature d’aujourd’hui », avec « des livres d’une émotion nouvelle », mais qui, pour cette raison même, n’a aucune chance de recevoir un prix académique (« Sur les académies », Le Journal, 12 janvier 1902). En juillet 1903, Philippe sollicite son aîné pour l’aider à faire pré-publier son nouveau roman dans les colonnes du Figaro : « J’ai immédiatement pensé à vous, qui m’avez toujours témoigné beaucoup d’amitié. Croyez-vous la chose possible ? Dans ce cas, voudriez-vous vous en occuper ? Dans le cas contraire, quel conseil me donneriez-vous ? Je n’ai aucun scrupule à m’adresser à vous parce que vous avez toujours combattu pour les jeunes gens et parce que vous l’avez fait avec force et avec dévouement. » Au mois de  décembre suivant, lorsque est décerné le premier prix Goncourt, Mirbeau soutient la candidature de Philippe, qui ne peut cependant concourir pour des raisons statutaires. Un an plus tard, Mirbeau n’apprécie pas assez Marie Donadieu pour solliciter le prix en faveur de son protégé, mais il a bon espoir pour que soit récompensé l’année suivante un auteur pour le « talent si vivant et si original » duquel il a une « prédilection » (Gil Blas, 7 décembre 1904). Lorsque Philippe, pour qui il a voté, associé à Eugène Montfort, proteste contre l’attribution du prix Goncourt 1906 à Dingley, l’illustre écrivain, Mirbeau est ennuyé par la maladresse de son ami, mais n’en affirme pas moins qu’il a « beaucoup de talent » et mérite le prix Goncourt (Gil Blas, 18 décembre 1906). Mais Philippe mourra trop tôt pour cela, et Mirbeau, fort affecté par sa disparition brutale, accusera Lucien Descaves, non sans quelque injustice, de s’y être toujours opposé.

P. M.

 

 


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