Familles, amis et connaissances

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Terme
DALOU, jules

DALOU, Jules (1838-1902), sculpteur d’inspiration naturaliste. Après avoir dû vivre en exil jusqu’en 1879 à cause de sa participation à la Commune de Paris (il avait été délégué au Louvre), il est par la suite devenu le sculpteur quasiment officiel de la Troisième République. Il est notamment l’auteur du monument de Blanqui mort et du monumental Triomphe de la République, place de la Nation. Il a aussi réalisé des bustes de Delacroix, Courbet, Charcot, Vacquerie et Gigoux Il a longtemps travaillé à un Monument aux travailleurs, qui ne sera jamais réalisé. Depuis ses débuts il a été l’ami et l’admirateur de Rodin, qui a fait son buste, mais, sans doute sous l’effet de la jalousie, il est devenu critique à son égard, notamment pour son Victor Hugo et, plus encore, pour son Balzac, allant jusqu’à l’accuser d’être devenu fou.

Les jugements de Mirbeau envers Dalou ont suivi l’évolution de ce dernier dans ses rapports avec Rodin. En 1885, il parle élogieusement du Triomphe de Silène, « étude de chair admirablement comprise, hardie et rendue avec une courageuse vérité », et de la statue de Blanqui couché, dont Dalou, « en grand artiste, a supérieurement rendu cette énergie morte, cette âpreté terrible » et « toutes les amertumes qui ont creusé son visage »  (« Le Salon V », La France, 21 mai 1885). Mais un an plus tard (« Le Salon VI », La France, 7 juin 1886), le ton est tout autre : « Oh ! M. Dalou ! quel effondrement ! Son projet de Victor Hugo est très mauvais. L’architecture en est déplorable, petite de conception, vulgaire d’ornementation ». Et Mirbeau, prévenu par une lettre de Rodin, accuse Dalou d’avoir pillé « son ami Auguste Rodin » : tout en comprenant fort bien qu’il ait été vivement « impressionné » par La Porte de l’Enfer, il considère qu’il ne convient pas, « pour un sculpteur », que cette impression « le domine au point de reproduire des choses rêvées par un autre » – accusation renouvelée treize ans plus tard dans « L’Apothéose » (Le Journal, 16 juillet 1899). Le 12 mai 1893, de plus en plus critique envers Dalou, il parle de « sa tyrannique et bruyante autorité », de « son activité frénétique » et de ses œuvres, qui « prenaient vraiment trop de place », au détriment des autres sculpteurs exposés au Salon. Deux ans plus tard , présentant brièvement le buste de Dalou par Rodin, qu’il qualifiera « d’ « immortel », il en profite pour  y relever symptomatiquement un « profil hardi, fier, opiniâtre, coupant ainsi qu’une lame d’acier » et pour noter que « la ruse se mêle à la noblesse » (« Auguste Rodin », Le Journal, 2 juin 1895).

P. M.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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