Familles, amis et connaissances

Il y a 286 entrées dans ce glossaire.
Tout A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Z
Terme
COROT, camille

COROT, Camille (1796-1875), peintre et dessinateur français. Il est l’auteur d’une œuvre diverse, dans laquelle on a tendance à ne retenir que les paysages. De formation académique, il a toujours réservé pour le Salon officiel des paysages dans la tradition de Poussin. À ces paysages de nulle part, où des personnages traditionnels (nymphes et faunes) interprètent une scène, s’opposent les vues prises sur le motif et plus ou moins retravaillées à l’atelier dans lesquelles, grâce à une facture de plus en plus souple et libre, il délivra le paysage des préventions et libéra la peinture de l’illustration (Le Pont de Narni, Louvre). Par ailleurs, il renouvela l’allégorie en créant, dans les années 1860, le genre du Souvenir, où triomphe son goût pour les étangs entrevus à travers les arbres, le tout baignant dans une atmosphère blonde et vaporeuse (Souvenir de Mortefontaine, 1864, Louvre). Il fut très tôt considéré comme un précurseur majeur des impressionnistes par les peintres eux-mêmes (Berthe Morisot a été son élève) et par les critiques (Duret).

Corot figure au Panthéon pictural de Mirbeau. L’écrivain a continûment loué sa « sensibilité frémissante » (Combats esthétiques, I, 93). Il a constamment dénoncé la bêtise de Cabanel proclamant : « Les Corot !...Ah ! oui, les Corot !... ça se fait avec les grattages de nos palettes. » Dans sa première Note sur l’art (3 octobre 1884), il rapproche les noms de Corot et de Delacroix, « ces deux génies d’une sensibilité et d’une vision différemment souffertes ». Il ajoute : « J’ai revu Le Lac de Corot, si clair, si léger, si frissonnant dans sa brume matinale qu’il éteint tout ce qui l’entoure et qu’on ne voit que lui » (Combats esthétiques, I, 56). Un peu plus tard, il proclame : « Il n’y a que Corot, l’immense et sublime Corot à côté de qui on puisse » placer Monet. « Corot et Monet, ce sont les deux plus belles pages, les deux plus éloquentes expressions de l’art du paysage. » (Combats esthétiques, I, 85). Au début des années 1890, Mirbeau associa Turner, Corot, Pissarro et Monet pour avoir révolutionné l’art du paysage et, plus largement, l’art de voir (Combats esthétiques, I, 460). 

C. L.

 

Bibliographie : Sophie Monneret, L’Impressionnisme et son époque, Dictionnaire international, Robert Laffont,  1987 ; Peter Galassi, Corot en Italie, Gallimard, 1991 ; Corot, catalogue de la rétrospective du Grand Palais, RMN, 1996 ; Corot : le génie du trait, BNF, 1996 ; De Corot à l’art moderne, catalogue du Musée de Reims, Hazan, 2009.


Glossary 3.0 uses technologies including PHP and SQL