Pays et villes

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Terme
CATALOGNE

La Catalogne est une région industrielle qui a connu un rapide développement du syndicalisme ouvrier et qui a été profondément marquée par les aspirations républicaines et par la lutte contre le cléricalisme. Le mouvement libertaire catalan a été très actif et influent et a été réprimé dans le sang à la fin du XIXe siècle (Mirbeau évoque cette répression sanglante dans Les Mauvais bergers, 1897). Aussi la Catalogne a-t-elle été pour lui une terre relativement accueillante. Nombreux en effet ont été les groupes de théâtre, amateurs ou professionnels, à avoir utilisé les pièces de Mirbeau pour leur agit-prop, depuis le début du vingtième siècle jusqu’à la victoire du franquisme. Chose curieuse, c’est presque exclusivement le théâtre qui a donné lieu à des traductions ou adaptations en catalan.

Nous n’avons pas trouvé de traces de représentations de Les affaires sont les affaires (Els negocis són negocis), ni du Foyer, mais il n’est pas sûr pour autant qu’il n’y en ait point eu. En revanche, Les Mauvais bergers (Els Mals pastors), a bien été traduit (par Felip Cortiella, voir la notice) : la pièce a paru d’abord en feuilleton dans La Revista blanca (du° 63, 1er février 1901, pp. 467-474, au n° 72, 15 juin 1901, pp. 735-755), avant d’être publiée en volume à Barcelone, aux éditions de « l’Avenç ». La première représentation a été donnée le 5 janvier 1901, au théâtre Lope de Vega de Barcelone, par un « groupe dramatique d’ouvriers enthousiastes » et a été suivie de beaucoup d’autres à travers la Catalogne. LÉpidémie (L’Epidèmia) a également été traduit (par Virgili Ambròs), et a été représenté en Catalogne pendant la guerre civile, par le théâtre de l'armée républicaine ; mais il ne semble pas y avoir eu de publication en volume. Scrupules (Escrúpols), traduit par Carles Costa – également traducteur de la pièce en espagnol – a paru en 1909 à Barcelone, chez Teatro Mundial.  Enfin Le Portefeuille (La Cartera) a paru en 1910, toujours à Barcelone, chez Vda. de J. Cunill, dans la collection « Biblioteca teatralia » et dans une traduction de Carles Costa, qui a aussi traduit la pièce en castillan ; la première représentation a eu lieu au Teatro Romea, à Barcelone, le 3 mars 1910, sous la direction d’Adrià Gual. Une nouvelle édition a paru en 1937, à la Llibreria Millá, dans la collection « Catalunya teatral », couplée avec  El Secrét, de Ramón Sender. Le seul roman de Mirbeau qui ait été acclimaté en catalan est Le Journal d’une femme de chambre (Diari d'una cambrera). Seulement il ne s’agit pas d’une traduction, mais d’une adaptation théâtrale. Elle n’a pas été publiée en volume : le texte, tapuscrit, œuvre d’Angels Bassas, Antonio Simón Rodriguez et Santiago Sans, a simplement servi aux représentations données par Angels Bassas en 1993-1994.  

Aux traductions catalanes stricto sensu il convient d’ajouter nombre de traductions en espagnol, publiées à Barcelone chez des éditeurs catalans : El Calvario, par les Publicaciones Mundial, dans la « Biblioteca social » (19 ?) ; El Jardín de los suplicios, par la Casa Editorial Maucci (1900) et par Libros y Publicaciones Periódicas, collection « La sonrisa vertical » n° 36 (1984) ; Memorias de una doncella par la Casa Editorial Maucci (1901) ; Diario de una camarera, par l’Editorial Bruguera, collection  « Libro amigo » (1974) ; Los Malos pastores, par les Ediciones económicas Avenir (1903) et par la Casa editorial Maucci, collection « Teatro mundial » (1904) ; La Epidemia, également par les Ediciones económicas Avenir (1904) et par l’Imprenta « Germinal », Biblioteca de Tierra y Libertad (1917) ; et En el cielo, par les Ediciones Barataria, collection « Bárbaros » (2006). Mais le plus étonnant est la publication, toujours à Barcelone, de deux recueils de textes de Mirbeau d’inspiration libertaire et majoritairement non recueillis en volume en français à cette époque : El Alma rusa, par Alfredo M. Roglan, dans la collection « Biblioteca popular Progreso » (1921), et  La Guerra, par l’Editorial Moderna, dans la collection « Inquietud » (1922). Ajoutons encore que c’est un écrivain catalan, Luis Maria Todó, qui a récemment traduit en espagnol Les Mémoires de mon ami, sous le titre curieux de Memoria de Georges el amargado (Impedimenta, 2009), et Le Jardin des supplices (Impedimenta, 2010).

Pour ce qui est de la réception de Mirbeau en Catalogne, l’étude reste à faire. Signalons seulement Interpretacions i motius (1919), de l’écrivain anarchiste et pacifiste Alfons Maseras i Galtes, qui  consacre un dithyrambique chapitre à Mirbeau, dont il loue le stoïcisme et qu'il compare aux prophètes de la Bible.


P. M.


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