Familles, amis et connaissances

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Terme
DELONCLE, françois

DELONCLE, François (1856-1922), politicien opportuniste. Licencié ès lettres, il a poursuivi des études d’hindoustani à l’école des langues orientales. Chef de cabinet de Spuller, dans l’éphémère « grand ministère » Gambetta, en 1882, il est ensuite envoyé en mission officieuse en Orient par Jules Ferry, à qui il a adressé des rapports circonstanciés, destinés à promouvoir la colonisation française, en concurrence avec le colonialisme anglais.  En juillet 85, il est nommé à Hué et chargé des négociations commerciales avec la Chine. Élu député de Castellane en 1889 et réélu en 1893, il a été ensuite député de Cochinchine de 1902 à 1910 et a été un membre actif du parti colonial. En 1890, il a pris la direction du Siècle. Il est le frère de Louis Deloncle, qui commandait « la Bourgogne » lors de son naufrage et auquel Mirbeau a rendu hommage le 10 juillet 1898.

            Nous ignorons comment Mirbeau a fait la connaissance de Deloncle, qui était gambettiste et, à ce titre, exposé à tous les sarcasmes du rédacteur en chef des Grimaces. Toujours est-il que Deloncle a commandé à Mirbeau ses Lettres de l’Inde, qui paraissent en feuilleton en 1885, en deux temps : d’abord dans Le Gaulois, sous le pseudonyme de Nirvana ; ensuite dans Le Journal des débats, signées N.  À cette fin, Deloncle a communiqué à son porte-plume, chargé de leur donner une forme plus littéraire et plus efficace, ses rapports à Jules Ferry, qui ont été soigneusement conservés au ministère des Affaires étrangères, et que son petit-fils, Michel Habib-Deloncle, a fait photocopier et relier à son usage personnel, lors de son passage comme ministre des Affaires étrangères, dans les années 1960. L’objectif de François Deloncle était d'inciter le gouvernement français à contrecarrer l'expansionnisme britannique en Inde, à Ceylan, en Afghanistan et au Siam. Aussi le pseudo-Nirvana se plaît-il à opposer le colonialisme homicide et ethnocide des Anglais à la conquête coloniale française, supposée civilisatrice et respectueuse des hommes et des cultures, notamment à Pondichéry.

P. M.

 

            Bibliographie : Pierre Michel, « Les Mystifications épistolaires d’Octave Mirbeau », Revue de l’A.I.R.E., n° 28 , décembre 2002, pp. 77-84 ; Pierre Michel et Jean-François Nivet, préface et notes des Lettres de l’Inde, L’Échoppe, Caen, 1991, pp. 7-22 et 97-117.




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