Familles, amis et connaissances

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Terme
LARBAUD, valery

LARBAUD, Valery (1881-1957), écrivain français. Très riche (son père possédait les sources d’eaux minérales Vichy Saint-Yorre), il a mené une vie de dandy et d’esthète, sans jamais être obligé de travailler, mais, ayant dépensé toute sa fortune, il sera, sur le tard, contraint de vendre tous ses biens, y compris son immense bibliothèque. Polyglotte, critique et traducteur, il a été un passeur et a notamment contribué à acclimater en France James Joyce et Samuel Butler. Il a fait ses débuts littéraires en 1908, avec un recueil de Poèmes d’un riche amateur, publié sans nom d’auteur (complété et réédité en 1913 sous le pseudonyme de Barnabooth), puis avec un roman, Fermina Márquez (1911), qui a concouru pour le prix Goncourt. Il est également l’auteur de Ce vice impuni, la lecture (1925-1941). Il a passé les vingt-deux dernières années de sa vie aphasique et hémiplégique, cloué dans un fauteuil.

Pour le prix Goncourt 1908, Mirbeau a voté pour les Poèmes d’un riche amateur, sans savoir qui en était l’auteur, lequel lui en manifestera tardivement sa reconnaissance : « De tous les encouragements que je reçus alors, ce fut peut-être le plus précieux. » Il a récidivé en 1911 pour Fermina Márquez, mais en toute connaissance de cause, cette fois, car les deux hommes s’étaient rencontrés au moins deux fois entre-temps et avaient un lien commun : Marguerite Audoux. Ils ne se sont pas pour autant liés d’amitié : « Il y avait entre nous une différence d’âge qui rendait toute intimité impossible », expliquera le cadet. En 1922, Larbaud a accepté de rendre hommage à son aîné dans le numéro spécial Mirbeau des Cahiers d’aujourd’hui. Il y reconnaît le « rôle important » que l’auteur du Calvaire a joué « dans la vie intellectuelle » de la période 1890-1910. Il lui sait gré d’avoir introduit, dans ses romans-essais à la forme renouvelée, des « préoccupations et des aspirations intellectuelles et des préférences esthétiques ». Passant par-dessus ce qui lui semblait « un peu gros » et propice aux « succès de vente », il s’est avant tout attaché « à tout ce qui était purement littéraire et ouvrage de moraliste et de poète ». Il n’a découvert que plus tard les critiques d’art de Mirbeau et a souhaité qu’on en fasse « une édition complète et soignée », qui « serait assurément le plus beau monument qu’on pourrait élever à sa mémoire ». Quant à l’homme, dont l’apparente « brusquerie » n’était jamais qu’une « habitude née du besoin de protéger une sensibilité très délicate et toujours en danger d’être froissée », il l’a respecté et aimé, « non seulement à cause de ses livres, mais pour la passion avec laquelle il avait servi les lettres ». Et il regrette vivement de ne pas le lui avoir dit.

P. M.

 

Bibliographie : Valery Larbaud, « Mirbeau l’essayiste », Cahiers d’aujourd’hui, 1922, n° 9, pp. 131-134.


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