Familles, amis et connaissances

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Terme
CAZIN, jean-charles

CAZIN, Jean-Charles (1840-1901), peintre et céramiste français, originaire du Pas-de-Calais. Ami de jeunesse d’Édouard Manet, admirateur de Puvis de Chavannes, il a voyagé en Angleterre, où il a subi un temps l’influence des préraphaélites, avant de s’installer à Paris. Il a commencé par de la peinture religieuse (La Fuite en Égypte, 1877, Le Voyage de Tobie, 1878, Tobie et l’ange, 1880, Ismaël, 1880) et a connu le succès avec Agar et Ismaël au Salon de 1879, puis avec La Chambre mortuaire de Gambetta, en 1883. Il a aussi exécuté des toiles intimistes et de genre et de nombreux paysages, du Nord et de Paris (Un moulin d’Artois, Les Quais), avec une prédilection pour les couchers de soleil. En 1892, il est devenu vice-président de la Société Nationale des Beaux-Arts et, en 1893, s’est rendu aux États-Unis pour y exposer 180 toiles.

Mirbeau n’a entretenu avec Cazin que des relations épisodiques, mais amicales au début (ils participent tous deux aux Dîners des Bons Cosaques), et ne lui a manifesté qu’une admiration mesurée, qui est allée en décroissant au fil des ans. En 1885, il voit en lui « un vrai, un délicat, un personnel artiste », qui n’appartient à « aucune école, à aucune coterie » et il loue un de ses paysages : « Il faut vraiment une âme de poète et un esprit de profonde intuition, pour expliquer, pour commenter, comme le fait M. Cazin, l’âme de la nature immortelle » (La France, 31 mars 1885). Mais, quelques semaines plus tard, il jugera ses productions seulement « estimables », bien ternes et tristes « à côté des lumières vibrantes de Claude Monet », et il terminera son article par ce pronostic lapidaire : « Le Cazin, si aimable, si enveloppé de subtilités charmantes qu’il soit, passera. Le Monet restera » (La France, 20 mai 1885). Dans son « Salon » de 1892, tout en reconnaissant le « noble esprit » de Cazin et son souci de « l’intellectualité », il le chicane sur ses compositions « un peu étriquées » et avoue ne pas toujours bien comprendre les idées exprimées « arbitrairement par la seule ordonnance des lignes et la seule logique des tons ». Mais il tempère sa critique par le rappel des « joies déjà anciennes » qu’il doit au peintre. En février 1894, il le sollicite pour venir en aide à la veuve du père Tanguy, et Cazin accepte très noblement : une de ses toiles est alors vendue un très bon prix (2 900 francs). Mais, en 1899, dans une lettre à Claude Monet du 16 février, Mirbeau n’en juge pas moins très sévèrement les dernières productions de Cazin : « « Quelle drôle d'idée ce pauvre Cazin a eue de venir, à côté de vous, recevoir la tape suprême ! C'est d'ailleurs, vraiment bien hideux ! Cela me fait l'effet de paysages à 6 francs la douzaine qu'on vend dans les déballages. Encore ceux-ci me paraissent-ils supérieurs en ce qu'ils n'ont pas de prétention ! »

P. M.


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