Familles, amis et connaissances

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Terme
VOLLARD, ambroise

VOLLARD, Ambroise (1868-1939), marchand de tableaux, originaire de l’île de la Réunion. Il a découvert sa vocation artistique après avoir commencé des études de droit et travaillé un temps chez des marchands, avant de se mettre à son compte et d’ouvrir une galerie rue Laffitte, à Paris. Doté d’un goût très sûr, il a  organisé une exposition Manet en 1893, puis une exposition des Nabis deux ans plus tard, et une exposition Cézanne, qui a fait beaucoup de bruit, en décembre 1895, devenant à cette occasion le marchand exclusif du peintre aixois. En novembre 1896, il a organisé la première exposition de soixante toiles de Van Gogh. En mai-juin 1898, nouvelle exposition Cézanne. En juin 1902, il a présenté la première exposition d’Aristide Maillol, que Mirbeau a découvert avec enthousiasme à cette occasion. Il a été aussi l’ami de Degas et de Renoir, puis le marchand de Matisse et de Picasso. Bref, c’était vraiment un esthète avant-gardiste à l’esprit ouvert. Il s’est lancé par la suite dans l’édition de luxe d’œuvres littéraires illustrées par des artistes célèbres, notamment Parallèlement, de Verlaine, illustré par Bonnard, La Tentation de Saint-Antoine, de Flaubert, illustré par Odilon Redon, et, de Mirbeau, Le Jardin des supplices, illustré par Rodin, et Dingo, illustré par Pierre Bonnard. Il a aussi publié divers ouvrages sur Cézanne et Renoir, et des livres de souvenirs : Souvenirs d’un marchand de tableaux (1937) et En écoutant Cézanne, Degas, Renoir (1938).

Mirbeau a eu avec Vollard des relations différentes d’avec les autres marchands d’art, car il a dû sentir très vite qu’il avait affaire, non seulement à un négociant avisé, mais aussi à un véritable amateur d’art, capable de lancer des artistes aussi inconnus que prometteurs, tels que Cézanne, Van Gogh et Maillol. C’est chez lui qu’il a donc acheté, entre autres œuvres d’art, un Déjeuner sur l’herbe de Cézanne (150 francs), puis la Léda de Maillol, qui ornait sa cheminée, en 1902, et, les années suivantes, une Nature morte de Cézanne (1 500 francs), une Tête de femme, par Daumier (3 000 francs) et deux autres bronzes de Maillol (250 et 300 francs) ; mais, à en juger par les lettres de relance du marchand, il ne payait pas rubis sur ongle. En 1898 ou 1899, Vollard s’est adressé à Mirbeau pour obtenir de lui une lettre de recommandation auprès de Zola, car il était désireux de découvrir à Médan des Cézanne inconnus et bien cachés. De son côté, c’est vers Vollard que s’est tout naturellement tourné Mirbeau, quand il a songé à une édition de luxe du Jardin des supplices accompagnée de dessins originaux de Rodin : le contrat, signé le 10 février 1899, prévoyait un tirage de 200 exemplaires et, pour les deux auteurs, totalement désintéressés, seulement deux exemplaires chacun en guise de droits (le volume ne sortira que le 15 juin 1902). En 1903-1904, ils ont œuvré de conserve, mais en vain, pour que le monument à Zola soit confié à Maillol. Dix ans plus tard, Mirbeau a donné son accord pour une édition de luxe de Dingo, adornée de dessins de Bonnard, mais l’impression, retardée par la guerre, ne commencera qu’en novembre 1917 et le volume ne paraîtra qu’en décembre 1923.

P. M.

 

 

 

 


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