Familles, amis et connaissances

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Terme
JEANNIOT, georges

JEANNIOT, Georges (1848-1934), peintre, dessinateur et illustrateur français. Ancien officier, il s’est converti à la peinture et à la gravure, auxquelles il s’est consacré entièrement à partir de 1888, date de sa démission de l’armée. Il fréquentait le milieu des peintres impressionnistes et des écrivains naturalistes. Il a réalisé des toiles présentant de la guerre une vision réaliste, qui ne cherchait pas à l’héroïser, à la différence de Detaille et de la plupart des peintres exposant au Salon, ce qui était de nature à plaire à Mirbeau. Il a illustré également bon nombre de romans, notamment Germinie Lacerteux, des frères Goncourt, Les Soirées de Medan, Tartarin de Tarascon, de Daudet, Contes choisis de Maupassant, Les Misérables, de Victor Hugo, Les Liaisons dangereuses, de Laclos, et Le Calvaire, de Mirbeau.

Dans son « Salon » de 1886, rendant compte de La Ligne de feu, qu’il analyse très longuement, Mirbeau oppose avantageusement Jeanniot à Detaille et le loue d’avoir montré « de vrais soldats » et d’avoir « donné un magistral coup de pied dans la convention des petits soldats de plomb » : « Il est superbe, ce tableau, et il nous promet un grand peintre militaire », mais, ajoute-t-il, « en montrant tant de talent indépendant dans un genre habitué à voir triompher tant de convention puérile », Jeanniot « s’expose à bien des difficultés et bien des luttes » (La France, 16 mai 1886).  Éloge du même tonneau, mais lapidaire, dans son « Salon » de 1892 : « M. Jeanniot excelle à donner un caractère de vérité, une interprétation libre à ses épisodes de la vie du soldat. Il nous en montre le côté philosophique et humain, sans aucune arabesque patriotique » (Le Figaro, 6 mai 1892). L’année suivante, il regrette de n’avoir pas trouvé la place pour parler de nouveau de Jeanniot, mais il le reçoit à plusieurs reprises à Carrières. Pendant l’affaire Dreyfus, il le sollicite pour illustrer une réédition du Calvaire : le contrat est signé le 30 janvier 1899 et le volume paraît, chez Ollendorff, en octobre 1900. Mirbeau est ravi des soixante-douze illustrations de Jeanniot, la plupart dans le texte, et l’en remercie chaleureusement : «Vos dessins sont âpres, nerveux, très divers, très humains… Je ne connais pas un livre qui soit mieux illustré que le mien. Et s’il reste, c’est à vous que je le devrai… J’ai retrouvé, exprimé mieux que par le texte, tout ce qui parfois encore me gonfle le cœur. » Il lui demande alors un dessin illustrant Le Journal d’une femme de chambre : représentant Célestine en train d’écrire son journal, ce dessin, sous-titré « Un qui m’intrigue, c’est Joseph », paraîtra en couverture du numéro du 18 novembre 1900 du Cri de Paris des frères Natanson.

P. M.

 

 

 

 

 

 

 


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