Familles, amis et connaissances

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Terme
HAMSUN, knut

HAMSUN, Knut (1859-1952), romancier norvégien, qui a longtemps mené une vie aventureuse et vagabonde (il a notamment séjourné aux États-Unis et fait de multiples petits boulots), avant de se consacrer à la littérature. Son premier roman, largement autobiographique, La Faim, traduit en français en 1895, a suscité une très vive admiration de la part de Mirbeau.. Dans toute son abondante production, où se ressentent les influences de Nietzsche et de Dostoïevski, il a réagi vigoureusement contre le naturalisme : Mystères, Pan, Victoria, Sous l’étoile d’automne, Le Chœur sauvage, La Dernière joie, L'Éveil de la glèbe, Les Vagabonds, etc. Il a obtenu le prix Nobel en 1920 et est alors devenu une gloire nationale. Mais son image a été durablement ternie par son engagement nazi : pendant la deuxième guerre mondiale et l’occupation allemande de la Norvège, il a collaboré avec les occupants et fait l’éloge de Hitler, ce qui lui a valu l’indignité nationale à la libération.

            C’est en 1893 que Mirbeau découvre Knut Hamsun dans La Revue blanche, où paraît le récit d’une pêche à la morue qui, en comparaison, lui fait réviser à la baisse son appréciation de Pêcheur d’Islande, de Pierre Loti, qui n’est plus pour lui que « de la gnognotte » (voir la notice Loti). Deux ans plus tard, il découvre une « œuvre extraordinaire et qui ne ressemble à aucune œuvre connue », La Faim. Il en est tout emballé et consacre aussitôt un grand article à ce nouveau « génie », dont il vient d’avoir la révélation. Après avoir évoqué à grands traits la carrière aventureuse de l’écrivain norvégien, telle qu’elle lui a été racontée par l’éditeur allemand Langen, il exprime pour son roman une admiration que ne tempère pas la moindre réserve : « Nul autre trame, nulle autre action, dans ce livre, que la faim. Et dans ce sujet, poignant, mais qu'on pourrait croire, à la longue, monotone, c'est une diversité d'impressions, d'épisodes renouvelés de rencontres dans la rue, de paysages nocturnes, un défilé curieux de figures imprévues, étrangement bizarres, qui font de ce livre une œuvre unique, de premier ordre, et qui passionne. » Et de conclure : « Il faut aimer cet homme ; il faut suivre, avec passion, cet admirable et rare artiste, à la simple image de qui j'ai vu briller la flamme du génie » (« Knut Hamsun », Le Journal, 19 mars 1895). Cet article servira longtemps de préface aux nombreuses rééditions ultérieures de La Faim.  

P. M.


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