Familles, amis et connaissances

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Terme
FANTIN-LATOUR, henri

FANTIN-LATOUR, Henri (1836-1904), peintre et lithographe français. Ami de Manet et très lié aux peintres impressionnistes, il a assuré une sorte de transition entre romantisme et impressionnisme. Il est l’auteur de portraits (notamment d’Édouard Manet) et de natures mortes, surtout des fleurs, très prisées aux États-Unis. Il affectionne aussi les portraits de groupe : Hommage à Delacroix (1864), où il se représente aux côtés de Manet, Whistler et Baudelaire,  L’Atelier des Batignolles (1870), sa toile la plus célèbre, où il a peint tous ses amis peintres de l’époque, notamment Manet, Monet, Renoir et Bazille (musée d’Orsay), Un coin de table (1872), où l’on aperçoit Verlaine et Rimbaud et six autres poètes, et Autour d’un piano (1885), où, autour de Chabrier, sont regroupés Vincent d’Indy et cinq autres amis. Il a aussi réalisé de nombreuses lithographies inspirées par des compositeurs, Wagner au premier chef, auxquelles il souhaitait donner une fluidité quasi musicale.

En 1885, Mirbeau est très élogieux pour Fantin-Latour, en qui il voit « un des meilleurs peintres de figures d’aujourd’hui, celui qui donne le plus de force, dans une facture sobre, simple et large et qui est un des plus puissants coloristes avec les noirs et les gris » (« Les Portraits du siècle », La France, 23 avril 1885). Quinze jours plus tard, dans son « Salon » de La France, c’est un véritable dithyrambe en l’honneur d’un « chef-d’œuvre qui l’émeut », Autour d’un piano, que Mirbeau juge sans égal cette année-là. Tout en affirmant que  « personne n’est plus essentiellement moderne que M. Fantin-Latour », il le rapproche d’un des plus grands maîtres du passé, Léonard de Vinci : « L’intensité de sentiment qui s’irradie de ces physionomies fait irrésistiblement penser aux figures de Léonard de Vinci, si chargées de mystères et d’humanité, de joies ambiguës et de passions vraies ! La pénétration avec laquelle le grand Léonard fouillait l’âme de ses modèles, on la retrouve ici presque aussi forte, aussi empreinte de naturalisme savant et de poésie élevée. » Mirbeau admire le « résultat merveilleux qui consiste à donner de son âme aux personnages que l’on peint » : « Ce n’est pas une ligne ou un groupe de lignes errantes qu’il copie, ce sont des sensations domptées qu’il sait faire plier à son haut caprice, sans les froisser ou les meurtrir » (« Le Salon – Fantin-Latour et M. Gervex », La France, 9 mai 1885). Dans son « Salon » de l’année suivante (La France, 16 mai 1886), nouveaux éloges pour les deux toiles de Fantin qui sont exposées : un « portrait de maître », à la fois simple, beau et « mystérieux », dont il admire « la perfection absolue » du style et « la calme beauté morale » de la vision ; et une « toile wagnérienne », Tannhäuser, qui a « la douceur et le charme d’un rêve de poète ».

Mirbeau songe alors à écrire une étude plus poussée sur Fantin-Latour et, ne le connaissant apparemment pas, s’adresse à Jean-François Raffaëlli pour obtenir quelques informations, que celui-ci lui fournit un peu à contrecœur. À l’en croire, Fantin envoie chez un photographe ceux qui lui demandent un portrait, lit du Molière à sa femme après lui avoir expliqué que l’amour c’est souvent « pénible » et « ennuyeux », se couche tous les soirs à dix heures, vend ses tableaux de fleurs en Angleterre par le truchement d’une vieille Anglaise à relations et « s'est brouillé avec tous ses amis ». Fort de ces précieux renseignements, Mirbeau a, semble-t-il, d’autant plus vite renoncé à son projet qu’il juge l’évolution du peintre dommageable. Ainsi, dans son « Salon » de 1893, il lui reproche de « chanter toujours la même chanson » et de se contenter d’allégories « sans force et sans imagination », et il regrette vivement ses mélancoliques portraits de femmes de jadis (Le Figaro, 29 avril 1893).

P. M.

 

 

 

 


FASQUELLE, eugène

FASQUELLE, Eugène (1863-1952), est un éditeur parisien.  Fils d’un architecte d’Asnières, il est entré à la librairie Charpentier comme secrétaire en 1886. L’année suivante, il a épousé la fille de l’éditeur Charles Marpon (associé de Flammarion), qui lui a apporté 75 000 francs de dot et qui lui donnera trois enfants. Il est vite devenu le bras droit de Georges Charpentier. En 1890, à la mort de son beau-père, dont sa femme était l’héritière, il a constitué avec Charpentier une nouvelle société, au capital d’un million de francs, le 20 août 1890.  Les deux associés se partageaient les bénéfices et fixaient leurs appointements à 30 000 francs par an (soit environ 100 000 euros). Fasquelle succèdera officiellement à Charpentier le 25 avril 1896. Il sera désormais le seul éditeur de Mirbeau, qui sera le parrain d’un de ses fils.

            Mirbeau n’a pas choisi Fasquelle, dont il lui a cependant bien fallu s’accommoder lorsqu’il a pris la succession de son ami Charpentier. Comme ce dernier n’était pas toujours très sérieux dans sa gestion, il est assez probable que Mirbeau a espéré un temps que son successeur gèrerait mieux la boutique, dans l’intérêt des auteurs de la maison. Mais on sent, dans sa correspondance, qu’il n’a aucun atome crochu avec son éditeur, qu’il ne fréquente – visites à contre-cœur dans sa maison d’Houlgate, par exemple – que parce qu’il y est obligé. Il lui reproche en particulier de se désintéresser du sort de ses œuvres, que visiblement il n’aime pas, et de ne pas procéder aux retirages, lors même que les ventes vont bon train. Ses lettres à Paul Hervieu et à Jules Huret comportent nombre de récriminations à son encontre.

            De son côté Fasquelle ne semble pas beaucoup apprécier Mirbeau, dont l’exaltation, pendant l’affaire Dreyfus, où lui-même n’est entré qu’à reculons, entraîné par Zola, lui semble excessive. Il se méfie surtout de son imagination débordante, pour ne pas dire délirante à ses yeux, et se permet même de mettre Zola en garde contre son ami...

P. M.


FEBVRE, frédéric

FEBVRE, Frédéric (1835-1916), acteur français. Après avoir joué à l ‘Ambigu, à l’Odéon et au Vaudeville, il est entré à la Comédie-Française en 1866, y est resté vingt-sept ans et en est devenu le vice-doyen. Il s’est illustré dans le répertoire classique et dans les pièces d’Alexandre Dumas fils et a pris sa retraite en 1893. Il a fait des tournées à travers l’Europe et l’Amérique et s’est souvent vanté de fréquenter les grands de ce monde. Auteur du Journal d’un comédien (deux volumes, 1896) et de plusieurs romans, dont l’un a été préfacé par Paul Hervieu.

Frédéric Febvre est une des (nombreuses) têtes de Turcs de Mirbeau, qui voit en lui une des pires incarnations du cabotin, avec Coquelin (voir la notice), et qui se moque de ses ambitions littéraires et de ses prétentions à recevoir des confidences royales et impériales. Il lui consacre la bagatelle de trois articles. Dans le premier, « Les Mémoires de M. Frédéric Febvre, vice-doyen de la Comédie-Française », parodie qui est signée Jean Maure et qui paraît dans Le Journal le 12 décembre 1892, il lui prête des propos d’un snobisme échevelé, digne de Paul Bourget, et le brocarde pour son autosatisfaction béate et ses vantardises. Le second, « La Larme » (L’Écho de Paris, 29 août 1893) est une interview imaginaire de Frédéric Febvre, qui se plaint de ne plus vivre que dans un monde de décors de théâtre et de carton-pâte, sans doute, pense-t-il, pour l’inciter à faire sa rentrée sur les planches. Dans une troisième fantaisie, « Le Rapport de Frédéric Febvre (Fragments) » (Le Journal, 27 janvier 1895), Mirbeau parodie de nouveau les rapports du cabotin sur le théâtre à l’étranger en l’imaginant reçu par les anthropophages fidjiens, qui ignorent tout du théâtre, et, sur le point d’être rôti et dévoré pour crime d’adultère, fût-il théâtral, convaincre un officier de se sacrifier à sa place, pour immortaliser son nom, avant de gagner Madagascar et de retrouver enfin le théâtre... de la guerre !

P. M.

 


FENEON, félix

FÉNÉON, Félix (1861-1944), fonctionnaire au ministère de la Guerre de 1881 à 1894, est un intellectuel très engagé dans la mouvance anarchiste et un critique d’art lié au néo-impressionniste et au symbolisme. Il a dirigé la Revue indépendante, en 1884, collaboré activement à L’Endehors de Zo d’Axa, et été pendant dix ans le secrétaire de rédaction de La Revue blanche, à partir de janvier 1895. Il a collaboré aussi à La Vogue, à La Cravache, au Figaro et au Matin. Il est l’auteur des Impressionnistes en 1886, considéré comme le manifeste des néo-impressionnistes. Soupçonné absurdement de l’attentat Foyot, qui a blessé Laurent Tailhade (voir la notice), il est inculpé lors du Procès des Trente, en août 1894, mais il se défend avec une efficace ironie qui tourne en ridicule l’accusation et il est acquitté. Pince-sans-rire, il était spécialisé dans les nouvelles en trois lignes. Après 1894, il a choisi le silence.

Entre Mirbeau et Fénéon existe une fraternité spirituelle, tant sur le plan politique (ils sont tous les deux des anarchistes engagés et des individualistes farouches) que sur le plan esthétique (bien que Mirbeau soit réservé sur le néo-impressionnisme). C’est tout naturellement vers Mirbeau que se tourne Fénéon quand, en 1892, il souhaite faire entrer à L’Écho de Paris Alexandre Cohen, écrivain anarchiste hollandais, dont Mirbeau, un an plus tard, tâchera d’éviter l’expulsion (voir « À travers la peur ») ; puis quand, en décembre 1893, il cherche à mettre à l’abri de la répression un anarchiste allemand ami et voisin de Fénéon, Bernhardt Kampfmayer, que Mirbeau abrite dans les carrières de Carrières-sous-Poissy ; ou quand, en janvier 1895, il sollicite son ami pour écrire des articles sur l’art anglais dans la Revue blanche. Mais c’est surtout lorsque Fénéon est arrêté et accusé d’attentat terroriste que Mirbeau vient efficacement en aide à son compagnon, dans deux articles du Journal. Le premier, « Félix Fénéon », paraît le 4 mars 1894. Il y présente l’inculpé comme un « homme charmant », un « précieux artiste » et un « probe et ponctuel employé », avant d’ajouter : «  Félix Fénéon est mon ami, et je l’aime pour toutes les hautes qualités de son esprit et de son cœur. [...] J’ai connu peu d’hommes qui m’aient inspiré, autant que Félix Fénéon, le sentiment si rare et si doux de la sécurité. Malgré son aspect volontairement froid, sa politique un peu roide, le dandysme spécial de ses manières, réservées et hautaines, il a un cœur chaud et fidèle. Mais il ne le donne pas à tout le monde, car personne n’est moins banal que lui. Sa confiance une fois gagnée, on peut se reposer en lui comme sous un toit hospitalier. On sait qu’on y sera choyé et défendu, au besoin. » Une semaine plus tard, dans « Potins », il revient sur les conséquences de l’arrestation de Fénéon pour sa famille et les « trois innocentes créatures, élues de sa tendresse », et s’interroge avec humour sur « le crime » qu’il a bien pu commettre : « En quoi ce charmant et trop modeste écrivain, ce précieux artiste, cet ami fidèle, ce spectateur curieux des comédies de la vie, est-il un trouble, un empêchement à la digestion de M. Rouvier, à l’honneur de M. Cornelius Herz, à la manie légiférante et dénonciatrice de M. Joseph Reinach, à tous les prestiges sacrés de la République et aux prébendes qui en découlent ? » Or, en dépit de la gravité des conséquences de son arrestation, « nous ne savons rien, on ne veut rien nous dire, [...] la police est muette, la justice est muette ». De surcroît, Fénéon n’est même pas un propagandiste par la parole et a toujours gardé par-devers lui son « aristocratique et libre philosophie » : « Alors que reproche-t-on à Fénéon ?’ Et de conclure : « Qu’on relâche Fénéon, ou bien qu’on précise son crime. Qu’on nous dise ce qu’il a fait sauter, ce qu’il a tué, ce qu’il a vendu . / En voilà assez de ces potins !... »

Acquitté le 12 août 1894, mais à la faveur de la division du jury (six voix contre six), Fénéon écrit à Mirbeau pour le remercier : « À cet acquittement nul n’a contribué autant que vous et vos articles étaient trop beaux. Des divers Fénéons décrits dans la presse, c’est au vôtre, certes, que je voudrais ressembler. / Et vous vous êtes bien gardé de ne songer qu’à ma liberté : vous avez encore eu soin de ma mère. […] Vraiment, mon cher ami, je vous aime de tout mon cœur »

P. M.

 

            Bibliographie : Félix Fénéon « Trois lettres à Octave Mirbeau », L’Étoile Absinthe, juin 1980, pp. 27 sq. ; Pierre Michel, « Mirbeau, Fénéon et l’anarchiste allemand », Cahiers Octave Mirbeau, n° 13, mars 2006, pp. 214-218 ; Jean-François Nivet, « Octave Mirbeau aux côtés de Félix Fénéon », Au libre Olibrius, octobre 1994, pp. 7-10.

 


FERAUDY, maurice de

 FERAUDY, Maurice de ( 1859-1932), est entré au Conservatoire d’Art dramatique en 1878. Il y est l’élève de Got, l’un des meilleurs acteurs du dix-neuvième siècle, interprète favori d’Emile Augier et spécialisé dans les rôles marqués. Féraudy obtient en 1880 le premier prix de comédie et entre tout de suite à la Comédie-Française. Il succède à Got au Conservatoire  et il y enseigne une dizaine d’années. Il prend sa retraite en 1930  et continue à jouer sur les boulevards.  Il joue dans  plusieurs  films, entre autres  Crainquebille de Jacques Feyder ( 1922) et Les Deux timides de René Clair (1928). Il taquine volontiers la plume. Il publie un recueil de poésies, Heures  émues (1896) ; il tire une pièce, Brichanteau (1905), du roman de Claretie qui raconte l’histoire d’un comédien de province et écrit une quinzaine de gentilles comédies de salon.Il écrit aussi des paroles pour des valses chantées comme Amoureuse  et Fascination.  

Les relations de Mirbeau  et de Féraudy commencent lorsque Claretie  décide, en octobre 1901, de jouer Les affaires sont les affaires. Comme les audaces  de la pièce l’effraient un peu, il  tarde à la mettre en répétitions. Mirbeau, agacé, décide d’intervenir près des comédiens. Il propose en novembre 1902 le rôle du jardinier à Féraudy (I, 2) et il  lui demande de se charger de la mise en scène. Il le prie également d’assister chez lui à une lecture des Affaires. Féraudy décline les offres de Mirbeau et lui déclare – mais son témoignage est peut-être sujet à caution – qu’il se sent capable d’interpréter le rôle de Lechat. Les répétitions commencent en 1903 ; le rôle de Lechat échoit à Silvain ;  il excelle  dans les personnages  lents et réfléchis  comme Auguste, Prusias, Tartuffe, mais il  ne se sent pas à l’aise dans le rôle de l’agité Lechat et il  conseille  en janvier de  le confier  à Féraudy. Celui-ci se met à la tâche et il trouve –  toujours selon ses dires –, huit jours avant la générale, que, dans la scène  2 de l’acte III, Lechat écrase le marquis de Porcellet. Il demande à Mirbeau d’étoffer les répliques du marquis  pour que le dialogue soit plus équilibré. Mirbeau  suit son conseil et modifie son texte. La première a lieu le 20 avril 1903 et Féraudy, à la fois burlesque et terrible, y est éblouissant. Mirbeau,  ravi,  le couvre de compliments  et de protestations d’amitié. Il lui écrit le 22 avril : « Vous avez donné à Isidore Lechat – et cela miraculeusement – non seulement sa stricte enveloppe physique, ses habitudes de famille, ses gestes, ses tics, sa marque sociale mais encore et surtout son âme » Quelques  nuages  surviennent cependant. Mirbeau reproche en 1904 à Féraudy d’être défaillant dans une tournée organisée par Hertz pour Les Affaires,  et il se plaint que la Comédie-Française ne joue pas assez souvent sa pièce. La rancœur s’apaise vite. Mirbeau écrit en 1905 dans L’Album de la Comédie-Française un article très élogieux sur Féraudy, dans lequel il le félicite  pour la variété de son talent. Il souhaite la même année qu’il se charge du rôle du baron Courtin du Foyer . Il lui écrit : «  Vous aurez dans Le Foyer un rôle qui  ne sera pas commun et avec lequel vous pourrez, je crois, étonner bien du monde » et il caractérise ainsi ses personnages : « Tous mes personnages, des canailles selon le monde, sont attendrissants à force d’humanité et infiniment plus sympathiques que s’ils étaient des héros de vertu. »  Il envisage en même temps d’écrire une pièce sur la terre dans laquelle Féraudy aurait « un rôle de paysan, âpre, intelligent, philosophe,  pittoresque ». La première du Foyer a lieu le 7 décembre 1908 après que Mirbeau et son collaborateur,  Natanson, ont gagné un procès contre Claretie. Huguenet interprète Courtin et Féraudy donne à Biron un aspect à la fois brutal et comique. Féraudy joue, un an ou deux après, la pièce dans une grande tournée qui le mène en Grèce, en Roumanie et en Egypte ; Mirbeau lui écrit qu’il est certain qu’il y a été admirable ; il regrette que le gouvernement jeune-turc ait interdit la pièce et y voit une manœuvre de Claretie... Il  lui assure, avec une férocité feinte, que son prochain livre, Dingo, contiendra un portrait allusif de Claretie dont il mourra. Il lui  déclare avec mélancolie : « D’ailleurs, c’est fini, le théâtre, les juifs et les directeurs l’ont tué. Soyez sûr que d’ici dix ans il n’en restera pas un seul qui pourra vivre. »  L’allusion aux juifs vise probablement Bernstein qui lui avait intenté en 1907 une déplaisante querelle. Le chapitre sur Claretie ne paraît pas dans Dingo parce que, en 1912, Féraudy a réconcilié   Mirbeau avec son ennemi. Féraudy joue la pièce au moins 1200 fois jusqu’en 1928, mais sa composition perd au fil des ans  un peu de son relief. 

P. B

 

Bibliographie : Octave Mirbeau, « M. Maurice de Féraudy », in La Comédie-Française - Les sociétaires par les auteurs, 1905. Voir aussi le dossier Mirbeau de la bibliothèque de la Comédie-Française, les dossiers RT 7508/ 7522  du département des ASP de la B.N.F., et les tomes III (2009) et IV (à paraître) de la Correspondance générale de Mirbeau.


FLAUBERT, gustave

FLAUBERT, Gustave (1821-1880), fils d’un chirurgien de Rouen, a manifesté très tôt sa haine du « bourgeois », son allergie à la bêtise et une propension au romantisme exacerbé, dont témoignent ses écrits de jeunesse, non publiés par lui (notamment Smarh, Mémoires d’un fou, Novembre et la première version de L’Éducation sentimentale), et qu’il lui a fallu dominer pour parvenir à cette « impassibilité » qu’il proclamait. Il a mené une vie très retirée, dans sa maison de Croisset, sur les bords de la Seine, occupé à peaufiner inlassablement des œuvres auxquelles il imposait l’épreuve du « gueuloir ». Il a fait tardivement des débuts officiels avec un roman auquel il avait consacré près de six ans de sa vie et qui a fait scandale et a été poursuivi en 1857 par la « Justice » de l’Empire : Madame Bovary. À cause de la trivialité du sujet choisi, Flaubert a été considéré par beaucoup comme un réaliste, lors même qu’il n’avait que mépris pour cette morne doctrine de Champfleury, qui entendait copier platement la réalité : il voyait au contraire dans le roman une œuvre d’art dans laquelle la forme, indépendamment du sujet, était la priorité absolue (il rêvait même d’un « roman sur rien » que son armature formelle suffirait à maintenir debout). Des œuvres comme Salammbô (1862), dont l’action est située dans la Carthage antique et qui a nécessité de longues recherches érudites, et La Tentation de saint Antoine (1874), où l’érudition et le pessimisme philosophique sont mâtinés d’exotisme et où les discussions théologiques se mêlent à des visions fantastiques, traduisent cette volonté de rompre avec une image dégradante de romancier réaliste. D’une inspiration toute différente sont L’Éducation sentimentale (1869), son chef-d’œuvre, roman anti-romanesque de l’échec et de la médiocrité, qui témoigne de ses déceptions, et Bouvard et Pécuchet, récit inachevé et posthume consacré à deux ratés dépourvus de toute méthode, où, refusant les ingrédients habituels du roman, il rompt avec la vulgate romanesque. Ses quelques tentatives théâtrales ont été des échecs (Le Candidat, 1874, Le Château des cœurs, avec Bouilhet, 1880).

Mirbeau n’a eu que peu d’occasions de fréquenter Flaubert, mais il l’a au moins rencontré une fois, lors du fameux dîner chez Trapp, le 16 avril 1877, quand six jeunes écrivains ont rendu hommage aux trois maîtres qu’ils s’étaient donnés. Trois ans plus tard, le 21 février 1880, alors qu’il est entré au Gaulois, il a servi d’intercesseur auprès de son patron Arthur Meyer pour lui permettre de s’élever contre les poursuites engagées à l’encontre de son protégé, Guy de Maupassant. D’autres rencontres, sans être exclues, ne sont pas attestées.

Mirbeau avait une profonde admiration pour Flaubert, dont il partageait le pessimisme, l’horreur du bourgeois, la lucidité impitoyable, l’ironie distanciée, le refus de tout finalisme, le rejet d’une certaine forme de romanesque et les exigences stylistiques. Il admirait aussi chez lui des comportements qu’il opposait avantageusement à ceux de Zola : son mépris pour ces « honneurs qui déshonorent » et pour l’Académie Française, ou son refus d’entrer à la Société des Gens de Lettres afin de permettre la reproduction gratuite de ses œuvres : « Je comprends Flaubert, lorsqu’il écrivait : “J’aurais même grand soin, dût-il m’en coûter cher, de mettre à la première page de mes livres, que la reproduction en est permise, afin qu’on voie que je ne suis pas de la Société des Gens de Lettres ; car j’en renie le titre d’avance, et je prendrais, vis-à-vis de ma concierge, plutôt celui de négociant ou de chasublier” » (« Encore la Société des Gens de Lettres », L’Echo de Paris, 11 août 1891). Aussi, malgré son admiration pour les Goncourt, trouve-t-il leur Journal injuste avec Flaubert : « Il me semble qu’ils n’en ont point parlé, comme ils auraient pu, comme ils auraient dû le faire, et cela m’attriste un peu. Il eût été beau, cependant, de voir les Goncourt, devançant la postérité, bâtir à ce “grand bonhomme” devenu par la mort leur grand aïeul, le monument de gloire qu’il attend encore et que d’autres bâtiront qui ne furent pas connus et aimés de lui » (« La Postérité », Le Figaro, 19 novembre 1887). Dans l’œuvre du « grand bonhomme » qu’est Flaubert à ses yeux, il admire tout particulièrement « La Tentation de saint Antoine de l’immortel Flaubert » (« L’Inconnu », Le Gaulois, 24 juin 1887), parce que, explique-t-il dans une lettre à Julia Daudet, en avril 1889, « je ne le trouve jamais si beau que, lorsque, comme dans La Tentation de St Antoine, il crie les souffrances de son âme ». Cette admiration renouvelée aurait dû se concrétiser dans un article d’hommage dans Le Figaro, à l’occasion de l’inauguration du monument Flaubert à Rouen, le 23 novembre 1890, mais la direction du quotidien lui a préféré Henry Fouquier.

Pourtant, au fil des ans, Mirbeau s’est éloigné de Flaubert, qui a pâti tout d’abord de son dégoût récurrent pour la vanité de la littérature : c’est ainsi qu’il écrit à Claude Monet, en juillet 1890 : « Je ne crois plus à Balzac, et Flaubert n’est qu’une illusion de mots creux. » Flaubert a pâti ensuite, comme Goncourt, Zola et Maupassant, de la comparaison avec les grands romanciers russes, Tolstoï et Dostoïevski, qui donnent à Mirbeau l’impression d’aller beaucoup plus loin dans la psychologie des profondeurs et de rendre mieux l’intensité de la vie. En 1900, cette comparaison s’avère fatale à l’auteur de Madame Bovary : « Aux dernières vacances, j’étais en Suisse, chez un ami. Sur la table se trouvait La Guerre et la Paix. Jen relus un chapitre. Quelques jours après, j’ouvre L’Éducation sentimentale… Eh bien, ce fut un désenchantement, une déception profonde. Cela me parut une toute petite chose, mesquine desséchée, en cendres. Je ne retrouvais plus mon admiration, mon culte de jadis. Flaubert – et Dieu sait pourtant si je l’aime et le respecte ! C’est un grand bonhomme si probe, son souci du style est attendrissant, sa Correspondance touchante à en pleurer –  n’est rien à côté des grands Russes… Qu’est-ce que Salammbô en présence de cette Résurrection si puissante, malgré les petites tares qu’emporte et balaye le grand sentiment de la vie ? » (Interview par Louis Vauxcelles, Le Figaro, 10 décembre 1900). Enfin, ce qui a contribué au refroidissement de Mirbeau, c’est l’impassibilité  préconisée par Flaubert, si contraire à l’idée mirbellienne de la projection du moi dans l’œuvre d’art, si contraire aussi à la passion de son engagement éthique : « Flaubert me paraît d'une froideur de marbre », confie-t-il par exemple à Maurice Le Blond (L'Aurore, 7 juin 1903).

P. M.


FORAIN, jean-louis

FORAIN, Jean-Louis (1852-1931), peintre, dessinateur, graveur et caricaturiste français. Rattaché au groupe impressionniste à ses débuts (il a participé à plusieurs des expositions du groupe), il a été influencé par Manet, Degas et les estampes japonaises. Il a collaboré à quantité de journaux illustrés : La Vie moderne, Le Scapin, Le Courrier français, Le Rire et surtout Le Figaro, auquel il a fourni des dessins pendant un tiers de siècle. À l’instar de Mirbeau dans Le Journal d’une femme de chambre, il a voulu y « montrer le ridicule de certaines douleurs et la tristesse de bien des joies ». On lui doit des portraits (notamment de Jacques-Émile Blanche), des scènes de coulisses de théâtre et de prétoire et des tableaux sociaux de grèves, d’une grande noirceur. À droite toute, dans les années 1890, il s’est engagé dans la satire politique à outrance, a publié en 1897 Doux pays, recueil de dessins fort réactionnaires, et a été violemment antidreyfusard (il a fondé alors Psst...!, avec Caran d’Ache). Sur le tard, s’est converti au christianisme et a fini à l’académie des Beaux-Arts.

Mirbeau et Forain semblent avoir été assez liés au début des années 1880 et pourraient bien avoir fait la noce de conserve, mais l’on ne sait en réalité que peu de choses sur leur relations à cette époque et on ne connaît qu’une seule lettre de Mirbeau à son compagnon de plaisir. Curieusement, Rimbaud a dû constituer un lien entre eux. Il se trouve en effet, d’une part que Mirbeau a été l’un des tout premiers à parler de Rimbaud (voir la notice) et de citer des vers de lui qui étaient inconnus à l’époque, et, d’autre part, que Forain lui-même a longtemps fréquenté le poète aux semelles de vent et a eu entre les mains de ses manuscrits. Cela incite à imaginer qu’il ait pu servir de passeur d’Arthur à Octave et constituer entre eux le chaînon manquant, mais cela reste à démontrer. À ce propos, on ne saurait exclure que Forain ait peu ou prou participé à la rédaction de l’anonyme sonnet Poison perdu, cité pour la première fois par Mirbeau en 1882 et le plus souvent attribué à Rimbaud.

En 1884, Mirbeau, devenu critique d’art, qualifie son ami d’artiste « douloureux et délicat ». Un an plus tard, il le loue pour son « sens très délicat et très artiste » de ses scènes de la vie moderne et admire son portrait de Paul Hervieu, où un « mouvement de la main, hardi et sans coquetterie, donne au modèle un accent d’âpreté excessif, mais saisissant » (« Le Salon VI », La France, 26 mai 1885). L’année suivante, il le complimente pour son portrait de Jacques-Émile Blanche, avec son « dessin très personnel », et loue ses portraits de femmes, empreints « de ce modernisme aigu, de cette vivacité d’impression qui distingue le talent de M. Forain » (La France, 21 mai 1886). Par la suite, leur évolution politique respective les a de plus en plus éloignés et l’affaire Dreyfus les a brouillés définitivement.  

P. M.

 

Bibliographie : José Encinas, « À propos de Poison perdu – Un Forain mystificateur ? », Cahiers Octave Mirbeau,  n° 13, 2006, pp. 177-184 ; Pierre Michel, « À propos de Poison perdu - Mirbeau, Rimbaud, Nouveau et Forain », Cahiers Octave Mirbeau,  n° 5, 1998, pp. 158-164.

 

 


FORSAN

FORSAN est le pseudonyme de l'Italienne Dora Melegari, née à Lausanne le 27 juin 1846 et décédée, à Rome, le 2 août 1924. Elle était la fille de l'éminent juriste et politicien piémontais Luigi-Amedeo Melegari (1807-1881), patriote militant de la Jeune Italie, professeur de droit international à Lausanne, puis à Turin, devenu, après l'achèvement de l'unité italienne, député, sénateur, et, pour finir, en 1876-1877, ministre des Affaires étrangères. Probablement dotée d'une bonne fortune héritée de son père, Dora Melegari, qui était parfaitement bilingue, a décidé de mener en France, où elle résidait – à Paris, au 56 de la rue de Babylone – une carrière littéraire qui s’est révélée fort prometteuse. Elle a d’abord publié Expiation, petit volume dépouillé comme une épure, paru sans nom d'auteur en 1881 chez Calmann-Lévy, puis, chez Ollendorff et sous le pseudonyme de Forsan, Marthe de Thiennes (1882), Les Incertitudes de Livia (1883) et Dans la vieille rue (1885), qui traitent des problèmes de l'amour et du mariage. Au début de l’année suivante, c’est au tour de La Duchesse Ghislaine de paraître, également chez Ollendorff. Ainsi munie d'un bagage littéraire consistant, la belle Italienne a déposé en 1885 une demande d'admission à la Société des Gens de Lettres. Dans son rapport du 27 septembre, Oscar Comettant, très élogieux, voit en elle « un écrivain d'un grand talent digne de ce nom », « noble et moral », et admire son style « respectueux du mot propre » et « sobre d'épithètes et de substantifs peu usités conquis à coups de dictionnaire ». Quant à Georges Ohnet, il rend hommage à « un écrivain d'une très grande valeur ».

Et pour cause... Elle a en effet eu recours aux services d'un “nègre” doté de la plume la plus remarquable de l'époque : Octave Mirbeau lui-même, comme nous le révèle une lettre qu’il a adressée à l’éditeur Ollendorff en mars 1885, pendant qu’il corrigeait les épreuves de Dans la vieille rue. Dora Melegari, qui  sera  une journaliste engagée dans la lutte pour le progrès social, pour la paix et l'amitié entre les peuples, et, surtout, pour l'émancipation des femmes, a commandés à notre forçat de la plume, à des conditions que nous ignorons, mais avec la complicité attestée de l'éditeur Ollendorff, des romans centrés autour de figures féminines, victimes de la société bourgeoise de la Belle Époque, où patriarcat, christianisme et mercantilisme conjuguent leurs efforts pour mieux écraser la femme. Ainsi Dans la vieille rue est  le récit, pathétique et bouleversant, d'un « sacrifice inutile » : celui d'une jeune fille aussi innocente que le sera Sébastien Roch, et dotée du prénom fortement connoté de Geneviève, comme le sera celui du petit Sébastien. Reste à savoir si Mirbeau est également l’auteur du premier roman au titre symptomatique, Expiation, mais l’étude reste à faire.

Voir aussi les notices Négritude, Domesticité et Prostitution.

P. M.

 

Bibliographie : Pierre Michel, « Dans la vieille rue, ou le sacrifice inutile », introduction à Dans la vieille rue, Éditions du Boucher, 2004, pp. 3-16 ; Pierre Michel, « La Duchesse Ghislaine : entre Stendhal et Proust », introduction à La Duchesse Ghislaine, Éditions du Boucher, 2004, pp. 3-17 ; Pierre Michel,  « Quelques réflexions sur la “négritude” », Cahiers Octave Mirbeau, n° 12, 2005, pp. 4-34.

 

 


FRANCE, anatole

FRANCE, Anatole (1844-1924), pseudonyme de François-Anatole Thibault, était un célèbre écrivain français. Il a commencé comme poète parnassien, avant de se tourner vers la critique littéraire (dans Le Temps), conçue sans préoccupations doctrinales, et surtout vers le roman. Il a publié nombre de romans historiques et de romans d’histoire contemporaine, écrits dans une langue claire et classique et marqués au coin de l’ironie et de l’épicurisme : Le Crime de Sylvestre Bonnard (1880), Le Livre de mon ami (1885), Thaïs (1890), La Rôtisserie de la reine Pédauque (1893), Le Lys rouge (1894), inspiré par sa liaison avec Mme de Caillavet, les quatre volumes de l’Histoire contemporaine — L’Orme du mail (1897), Le Mannequin d’osier (1897), L’Anneau d’améthyste (1899) et M. Bergeret à Paris (1904) —, Sur la pierre blanche (publié en feuilleton dans L’Humanité en 1904), L’Île des Pingouins (1908), Les dieux ont soif (1912), La Révolte des anges (1914). Républicain modéré et plutôt conservateur, à ses débuts, mais héritier des Lumières et farouchement anticlérical, France s’est peu à peu engagé, surtout à partir de l’affaire Dreyfus, et sera proche du Parti Communiste lors de sa fondation. Mais il incarne surtout un scepticisme voltairien et souriant et un épicurisme ouvert (Le Jardin d’Épicure, 1895).

Anatole France a dédié à Mirbeau, qui l’admirait en retour, ses articles recueillis en 1893 sous le titre de: Les Opinions de Jérôme Coignard. D’abord critique à son égard, parce qu’il le soupçonne de réclamisme, Mirbeau s’est rapproché de lui à partir des années 1890 et, plus encore, après l’affaire Dreyfus et lors de la bataille laïque du ministère Combes et de la préparation de la loi de séparation des Églises et de l’État. Ils sont devenus tous deux, au début du XXe siècle, l’incarnation de l’intellectuel engagé dans les affaires de la cité et ont signé de conserve nombre de pétitions, notamment lors de la révolution russe de 1905 et de la constitution du comité des Amis du peuple russe. À la demande de France, Mirbeau a consacré un petit article aux Noces corinthiennes lors de la reprise de cette œuvre de jeunesse, en 1902 («Médaillon – Anatole France», Le Journal, 28 janvier 1902). Lors de la bataille du Foyer, en 1908, il a demandé à France – et obtenu – l’autorisation de citer son nom dans une réplique évoquant le «temps où il commençait déjà à se moquer» de l’Académie Française.

P. M.

 



FRANCK, césar

FRANCK, César (1822-1890), organiste compositeur belge naturalisé français, mais considéré par les nationalistes comme germanophile et wagnérophile et, à ce titre, discrédité. Post-romantique, il a introduit la forme cyclique dans la composition musicale. Il n’a laissé qu’un nombre d’œuvres relativement restreint : musique de chambre (un quatuor, un quintette, une sonate pour piano et violon, préludes pour piano), musique orchestrale (Symphonie en ré, Variations symphoniques, poèmes symphoniques) et musique religieuse (Les Béatitudes, La Rédemption). Bien que peu reconnu de son vivant, il a exercé une influence considérable sur Ernest Chausson, Vincent d’Indy, Guy Ropartz, Alfred Bruneau, etc.

Mirbeau avait une très vive admiration pour César Franck, qu’il oppose avantageusement à Gounod dans deux articles du Journal qui ont fat scandale. Dans « César Franck et Monsieur Gounod » (27 décembre 1896), il dénonce « la criminelle injustice » qui, en 1873, a fait accueilli la « sublime Rédemption » par « les huées du public » et se réjouit qu’elle soit bien tardivement réparée. Car Franck fait partie des « plus grands » et des « plus purs génies qui aient été ». Commentant La Rédemption, Mirbeau vante sa science, son goût et sa compréhension, qu’il juge supérieurs à ceux de Berlioz, et, bien qu’il ne partage pas sa foi et ne croie pas en son Dieu, il admire « l’ampleur de l’éloquence, la richesse de l’imagination, l’abondance de l’idée, la possession, jusqu’au miracle, de son art » : Franck est capable de toucher les plus savants comme les plus naïfs auditeurs, « il est tout lumière, et son élan vers le divin monte, monte, toujours plus haut, en ascensions harmonieuses et simples »..Dans « Ce que l’on écrit » (17 janvier 1897), Mirbeau ironise sur le compte des critiques musicaux qui ne comprennent rien au « génie » de Franck et, renonçant à essayer de les convaincre par « de vaines paroles », il préfère écouter Les Béatitudes, joué au piano par un ami poète.

P. M.


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