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        LA « MIRBEAUDIALISATION »
       À la mondialisation 
          dite “libérale” et à ses conséquences désastreuses pour la nature, pour 
          la culture, pour la planète Terre et pour l’avenir de l’humanité, n’hésitons 
          pas à opposer ce qui, par bien des aspects, en constitue l’antipode 
          : la “mirbeaudialisation” ! Car la “mirbeaudialisation” est en marche, 
          et rien ne l’arrêtera ! Certes, il ne faudrait pas s’imaginer qu’elle 
          est de force, avec les misérables lances des Don Quichotte de la mirbellie, 
          à arrêter les crimes des géants qui nous menacent. Mais du moins nous 
          offre-t-elle une réjouissante forme de résistance à toutes les forces 
          d’oppression et d’exploitation contre lesquelles nostre Octave 
          n’a cessé de se révolter... 
          
         Ainsi est-il 
          moult réconfortant de constater la croissance des études mirbelliennes 
          à travers le monde. Les communications de colloques consacrées à notre 
          imprécateur se multiplient, on traduit son œuvre dans un nombre croissant 
          de langues (voir plus loin), les pages Mirbeau se répandent comme la 
          peste sur le web (Wikipedia présente la bagatelle de pages 
          Mirbeau en près de cinquante langues : Octave y est infiniment mieux 
          loti que Pierre, lequel n’a droit qu’à cinq misérables idiomes !), et 
          notre site Internet (http://mirbeau.asso.fr/), 
          qui offre déjà des pages en vingt et une langues (mais ce n’est pas 
          fini), est de plus en plus apprécié et visité – de même, d’ailleurs, 
          que le site 
          des Éditions du Boucher, qui met en ligne quinze 
          romans de Mirbeau[1]. Du même coup, la synergie aidant, 
          on commence à réévaluer sérieusement le rôle historique et l’importance 
          littéraire du Don Juan de l’Idéal admiré par Rodenbach. L’existence 
          de deux prix Octave Mirbeau, l’un qui récompense des romans, l’autre, 
          décerné par l’Académie des Sciences, pour couronner des recherches en 
          biologie végétale, telles que celles menées “par” Isidore Lechat (est-ce 
          un hasard ?), ne peut que renforcer cet embryon de reconnaissance institutionnelle. 
          Mais ce n’est qu’un début, poursuivons le combat... 
           Enfin, sur 
            le mode cocasse[2], il serait dommage de ne pas 
            signaler l’existence du luxurious hôtel Mirbeau de Skaneateles, 
            dans l’État de New York, à une cinquantaine de kilomètres de Syracuse, 
            dans la région des Finger Lakes : luxe, calme et volupté... Il est 
            déjà bien surprenant qu’au pays de Bush un établissement de grand 
            luxe destiné aux happy few de l’establishment W.A.S.P. emprunte 
            à notre subversif justicier un nom qui sonne tellement français et 
            qui, nous a-t-on dit, évoque tout naturellement la beauté (“mire beau”). 
            Mais il l’est plus encore de constater sur place qu’Octave y est l’objet 
            d’une récupération mercantile du même ordre, à une bien moindre échelle, 
            il est vrai, que celle de Wolfgang à Salzbourg. Il est mis à toutes 
            les sauces et son nom apparaît partout, sur les produits dérivés les 
            plus incongrus, depuis les savonnettes et les parfums jusqu’aux bonnets 
            de bain et aux kimonos, en passant par les T-shirts, le papier à lettre, 
            les produits de beauté et les stylos-bille, en attendant une gamme 
            de lits qui est encore en préparation... Tout est Mirbeau ! Il faut 
            croire qu’il y a là un argument de vente qui semble irrésistible... 
    Sur la même 
          note, on peut relever l’existence d’un blog en espagnol intitulé « Il 
          Rincón de Mirbeau » [“le coin de Mirbeau”]  – http://mirbeau.blogspot.com/ 
          – et dont l’auteur n’est autre que... Octave Mirbeau himself ! Et aussi 
          l’existence d’un groupe rock anglais nommé Mirbeau, créé en 1999 « in 
          the middle of the hellhole that is Stockport » et qui dispose naturellement 
          d’un site Internet Mirbeau (disparu), où est expliqué le choix de leur 
          patronyme : « The name “Mirbeau” originally came from the surname 
          of a French anarchist author (Octave Mirbeau) and the ideas of self 
          destruction and self improvement co-exist within the band, who have 
          been seen as one of the most exciting modern rock’n roll bands to grace 
          the Manchester club scene in recent years ! ».  
           Un rocker italien 
          de 29 ans a également choisi le pseudonyme de Mirbeau, décidément prédisposé 
          à être utilisé à des fins fort inattendues (http://www.last.fm/user/mirbeau/). 
           Par ailleurs, 
          un artiste brésilien, qui signe du pseudonyme de Sara 
          Evil, a réalisé un sympathique portrait du vieil Octave et ajoutons, 
          pour être complet, un paragraphe descriptif et une citation de Mirbeau 
          en anglais est mis en musique avec un air à la guitare de Frank Zappa 
          intitulé : « The Torture never stops ». [note] 
           Enfin, Genz, 
          le personnage principal d’un roman coréen en accès libre sur Internet 
          dans sa traduction anglaise (http://fairytale.pe.kr/works/works_english_01_5.htm) 
          a pour nom de famille... Mirbeau[3] ! 
        Pierre Michel
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1. À la mi-décembre 2006, Le Jardin des supplices 
            et Le Journal d’une femme de chambre avaient dépassé les 5 
            000 téléchargements, Sébastien Roch et Un gentilhomme 
            les 2000, et l’inconnue Duchesse Ghislaine les mille. Retour 
          2. Il existe aussi un salon de coiffure de Buffalo, 
            à quelques dizaines de kilomètres du Mirbeau Inn & Spa, qui s’appelle 
            Mirbeau... On trouve encore, au Chili, une chaîne de motels qui portent 
            le doux nom de Mirbo, ainsi qu’un hôtel-restaurant d’Australie, dans 
            l’État de Victoria. Enfin, Mirbo est un pseudonyme adopté par divers 
            participants à des forums, en français, anglais, russe, albanais, 
            slovaque et italien, et l’un se surnomme même « The Ineffable 
            »... Un autre se nomme tout simplement Mirbeau (abruti), 
            et a créé un « joueb », c’est-à-dire un journal web, un blog (http://joueb.com/users/mirbeau.shtml) 
            qui a été piraté ! Retour  
          3. Un romancier états-unien, prénommé Ken, se nomme 
            également... Mirbeau. On lui doit The Frantic ones (1960), 
            qui traite, paraît-il, de délinquants et de lesbiennes, Bohemian 
            Set et Curtain calls, que j’avoue n’avoir point lus. 
Dernière note : Désolé ! la musique est disparue du 
          Web ! 
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