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COMBATS POUR L'ENFANT

Sous ce titre a été publiée en 1990, chez Ivan Davy (Vauchrétien), une anthologie de textes de Mirbeau sur l’enfant. On y trouve des contes parus dans les Lettres de ma chaumière  de 1885 (« L’Enfant » et « Le Petit mendiant »), des extraits trois romans dits autobiographiques et de Dans le ciel, ainsi que diverses chroniques et interviews parues dans la presse, notamment « Cartouche et Loyola » (Le Journal, 9 septembre 1894), « Pétrisseurs d'âmes » (Le Journal,16 février 1901), « Souvenirs » (L'Aurore, le 22 août 1898), Réponse à une enquête sur l’éducation (Revue blanche, 1er juin 1902), « Propos de l'instituteur II » (L'Humanité, 31 juillet 1904),  « Le Petit homme des foules » (L'Humanité, 19 juin 1904) et l’interview sur le scandale de Mettray (La Petite République, 29 janvier 1909).


Mirbeau nous décrit la condition de l'enfant sous les couleurs les plus noires : la famille, l'école et l'Église constituent la « sainte trinité », oppressive et aliénante, dont la seule fonction semble être de crétiniser et de ravaler l'enfant afin de permettre aux « mauvais bergers », politiciens de tout poil, assimilés à Cartouche, et religieux « pétrisseurs d'âmes », comme les sectateurs de Loyola, de mieux dominer et exploiter l'adulte plus tard. Contre toutes les autorités usurpées et contre toutes les forces d'oppression, Mirbeau plaide donc inlassablement pour les droits imprescriptibles de l'enfant, à une époque où ils ne sont absolument pas reconnus : non seulement il a droit à de bonnes conditions de vie, matérielles et affectives, mais aussi à la culture et à la beauté. Il préconise une laïcité vigilante et combative, face au « poison religieux », et un enseignement radicalement matérialiste, qui contribue à l’émancipation intellectuelle de l’enfant et lui permette de devenir un véritable citoyen. L'un des tout premiers, Mirbeau s'élève avec virulence contre la politique nataliste en vigueur, qui ne voit dans l'enfant que de la future chair à usine ou à canon, et il développe des thèses néo-malthusiennes. Cela le rapproche du pédagogue libertaire Paul Robin, dont il prend précisément la défense quand on lui enlève la direction de l'orphelinat modèle de Cempuis.


Voir aussi les notices Famille, École, Église, Laïcité, Matérialisme, Robin et Néo-malthusianisme.

P. M.

 

Bibliographie : Pierre Michel, « Introduction » aux Combats pour l’enfant, Ivan Davy, 1990, pp. 7-21 ; Pierre Michel, « Mirbeau et l’école – De la chronique au roman », Vallès-Mirbeau - Journalisme et littérature, in Autour de Vallès, n° 31, 2001,  pp. 157-180 ; Pierre Michel, « Mirbeau et le poison religieux », L'Anjou laïque, Angers, février 2006 ; Pierre Michel, « Octave Mirbeau et le néo-malthusianisme », Cahiers Octave Mirbeau, n° 16, 2009, pp. 214-259 ; Anne-Laure Séveno, « L'Enfance dans les romans autobiographiques de Mirbeau : démythification et démystification », Angers, Cahiers Octave Mirbeau, n° 4, 1997, pp. 160-180.

 

 

 


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