Thèmes et interprétations
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BIBLIOPHILE |
Mirbeau, tels Nodier, Montesquiou, Heredia, Louÿs et Guitry, fut un écrivain bibliophile. Les impressions sur papier de hollande avaient sa faveur. Le catalogue de sa première vente après décès (Paris, Drouot, 24-28 mars 1919) établit qu’il avait eu recours, pour 159 ouvrages, au relieur Paul Vié, et plus rarement à Carayon, ainsi qu’au meilleur des meilleurs, Marius-Michel. Pour les livres qu’il aimait, « la qualité de la pensée s’accompagnait de la recherche du vêtement qui l’habillait, sous un aspect de beauté extérieure qui en rehaussait à ses yeux le mérite intrinsèque » (Pierre Decourcelle). Ainsi, l’ouvrage dédaigné, même orné par son auteur d’une flatteuse dédicace, restera broché. En revanche, l’ascension dans l’estime mirbellienne se révèlera par une simple reliure de cartonnage, avec couverture de papier marbré pour le premier échelon, suivi aux degrés supérieurs d’une demi-toile, puis d’une pleine- toile et, encore au-dessus, de soies et étoffes de fantaisie précédant les demi-vélins, les vélins et enfin le couronnement par le demi-maroquin, le plein-maroquin, voire le maroquin doublé. Restent la plupart du temps brochés : Pergaud, Rostand, Clemenceau, Guitry, France, Zola, Apollinaire ; le cartonnage et la toile pour Tinan, Renard et Lorrain ; les étoffes et vélins pour Hervieu, Jarry, Bloy, Geffroy, Barbey d’Aurevilly, Gourmont, Maeterlinck, Mallarmé, Louÿs, Schwob, Verlaine, Montesquiou, Claudel, Rodenbach,Villiers de l’Isle-Adam. Ont droit au maroquin rouge : Hervieu, Heredia et Mirbeau lui-même ; au maroquin orange : Rosny ; au maroquin vert : Renard, Huysmans et Maeterlinck ; au maroquin bleu : Barrès. Il fera relier en plein maroquin, par Marius-Michel, tous les manuscrits de ses pièces de théâtre et, en somptueux maroquin doublé par le même, les manuscrits et les éditions originales de tous les romans publiés sous son nom à l’exception de l’ultime Dingo. Octave Mirbeau possédait d’autre part, non seulement des ouvrages à lui offerts par des contemporains, mais aussi de très beaux exemplaires, qu’il avait acquis, des œuvres de Montaigne, Rabelais, Corneille, Molière, Voltaire, Balzac, Taine, Musset, Renan et Flaubert, entre autre J.-C. D.
Bibliographie : Pierre Decourcelle, « Octave Mirbeau bibliophile », préface de Bibliothèque de Octave Mirbeau, Librairie Henri Leclerc, 1919, pp. V-VII. ; Jean-Claude Delauney, « Mirbeau bibliophile, ou des clefs pour la bibliothèque d’Octave », Cahiers Octave Mirbeau, n° 16, 2009, pp 119-128, suivi d’un « Tableau synoptique des livres constituant la bibliothèque d’Octave Mirbeau », pp. 129-165 ; Nicolas Malais, « La 628-E8 par ses exemplaires les plus remarquables », in L'Europe en automobile – Octave Mirbeau écrivain voyageur, Presses de l'Université de Strasbourg, 2009, pp. 193-207.
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