Familles, amis et connaissances
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OLLENDORFF, paul |
OLLENDORFF, Paul (1851-1920), éditeur parisien. Fils de l’auteur d’une célèbre méthode d’études des langues étrangères, il a pris la direction de la Société d’Éditions Littéraires et Artistiques qui porte son nom et qui était située au 28 bis de la rue de Richelieu. Il s’est spécialisé dans l’édition de romans à succès : Georges Ohnet, que Mirbeau méprisait profondément, Guy de Maupassant, Paul Adam, Jean Lorrain, Paul Féval, Abel Hermant, Willy, Jules Renard... et Mirbeau. C’est en effet chez Paul Ollendorff que Mirbeau a publié les deux premiers romans signés de son nom, Le Calvaire (1886) et L’Abbé Jules (1888). C’est chez lui également qu’ont été publiés tous les volumes antérieurs, qu’il a écrits comme “nègre” (voir la notice Négritude) et qui ont paru sous les pseudonymes d’Alain Bauquenne (L’Écuyère, 1882, La Maréchale, 1883, Noces parisiennes, 1883, La Belle Madame Le Vassart, 1884, Amours cocasses, 1885), de Forsan (Dans la vieille rue, 1885, La Duchesse Ghislaine, 1885) et d’Albert Miroux (Jean Marcellin, 1885). C’est à coup sûr parce qu’il avait confiance dans un poulain qui avait abondamment fait ses preuves que, le 14 avril 1886, Ollendorff lui a consenti, pour Le Calvaire, des conditions inhabituellement favorables pour un auteur qui, officiellement, n’avait aucun roman à son actif : un très avantageux pourcentage de 14 %, pour une premier tirage fixé à 2 200 / 2 000 exemplaires, au lieu des 500 habituels, soit mille francs d’à-valoir, que, de surcroît, Ollendorff lui verse cinq mois avant la sortie d’un bouquin qui est alors très loin d’être achevé. Le succès de ventes du Calvaire permet à Mirbeau de bénéficier de conditions encore plus favorables, le 3 juin 1887, pour un roman qui n’en est alors qu’à ses premiers balbutiements et qui deviendra L’Abbé Jules : des droits d’auteur s’élevant à 21,4 %, pourcentage exceptionnel, et un premier tirage de 6 000 / 6 600 exemplaires, soit un revenu minimum garanti de 4 500 francs, somme très importante pour l’époque. Mirbeau quittera cependant Ollendorff, dont la production lui semble trop commerciale et qui, pour Le Calvaire, a subi des pressions contre lesquelles le romancier a dû se battre. Il se tournera vers Georges Charpentier pour publier Sébastien Roch (1890) et tous les volumes suivants. Mais il aura souvent à se plaindre de son nouvel éditeur et de son successeur, Eugène Fasquelle. P. M.
Bibliographie : Pierre Michel, « Mirbeau, Ollendorff et les droits d’auteur, Cahiers Octave Mirbeau, n° 12, 2005, pp. 273-276 ; Pierre Michel, « Mirbeau et Ollendorff (suite)é, Cahiers Octave Mirbeau, n° 14, 2007 , pp. 187-190.
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