Familles, amis et connaissances
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PEYREBRUNE, georges de |
PEYREBRUNE, Georges de (1841-1917), pseudonyme de Mathilde Georgina Elisabeth Judicis de Peyrebrune, romancière à succès au cours des années 1880. D’inspiration naturaliste, ses œuvres les plus connues sont Marco, Gatienne (1882), Victoire la Rouge (1883), Les Frères Colombe (1885) et Les Ensevelis (1887). Figure discrète de la littérature féminine, elle n’hésite pourtant pas à prendre position contre la peine de mort – notamment au moment de l’exécution de l’anarchiste Vaillant en 1893 – , et en rejoignant le camps des dreyfusards aux côtés de son ami Joseph Reinach. Le premier contact qu’eurent les deux écrivains se fit par lettre. Il semble d’ailleurs, en regard des quelques lettres conservées dans le Fonds Peyrebrune de la bibliothèque Municipale de Périgueux, qu’ils n’entretinrent qu’une courtoise et brève relation épistolaire. Celle-ci s’achève en juillet 1888. En 1883, Peyrebrune faisait parvenir au rédacteur en chef des Grimaces, un exemplaire de son dernier roman : Victoire la Rouge. D’inspiration naturaliste, ce titre scandalisa le public de l'époque par la naïveté et les appétits bestiaux de son héroïne, une fille de ferme. Mirbeau en rendra une première fois compte dans Les Grimaces du 10 novembre 1883 puis, après relecture, dans le numéro du 1er décembre 1883. Il y compare le talent de sa consœur avec celui de peintres réalistes, Bonvin ou Millet. En dépit de cette admiration, il ne fut pas tenté de la rencontrer ou d’établir une quelconque relation. Cette distance qu’il établit avec l’auteure traduit mal l’intérêt qu’il accorde à Victoire la Rouge. À la manière d'un « document humain », Mirbeau y a fréquemment puisé la matière de quelques-unes de ses œuvres. Il s'en servit, par exemple, pour écrire « Les Abandonnés », un conte publié dans L'Écho de Paris du 28 juillet 1890 et dont l'intrigue s'inspire du sort tragique de Victoire : une domestique est chassée par ses maîtres parce qu'enceinte. L'année suivante, Victoire la Rouge l'aida également à concevoir Le Journal d'une femme de chambre, qui commença à paraître en octobre 1891. N. S
Bibliographie : Nelly Sanchez, « Victoire la Rouge : source méconnue du Journal d'une femme de chambre », Cahiers Octave Mirbeau n° 13, 2006, pp. 115-129 ; Nelly Sanchez « Lettres inédites d’Octave Mirbeau à Georges de Peyrebrune », Cahiers Octave Mirbeau, n° 17, mars 2010.
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