Familles, amis et connaissances
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SACHER-MASOCH, leopold von |
SACHER-MASOCH, Leopold von (1836-1895), célèbre journaliste et romancier autrichien, dont le nom est surtout passé à la postérité par le terme de « masochisme », créé par Krafft-Ebing en 1886 dans sa Psychopathia Sexualis.. Originaire de Galicie, région qu’il évoque souvent dans ses récits, il est l’auteur d’un grand cycle romanesque, Le Legs de Caïn (Das Vermächtnis Kains), resté inachevé, dans lequel figure notamment la fameuse Vénus à la fourrure (Venus im Pelz, 1870). C’est dans ce récit que s’épanouit sa conception « masochiste » des relations entre hommes et femmes. Cet idéal de liaison contractuelle entre une femme dominatrice et un homme esclave consentant, il a en vain tenté de le réaliser durablement, d’abord avec deux de ses maîtresses, ensuite avec sa femme, Aurora Rümelin, qui a pris le nom de l’héroïne du roman, Wanda von Dunajew, et avec laquelle il a passé effectivement un véritable contrat d’esclavage. Mais elle s’en est vite lassée : en 1882, elle a fini par l’abandonner pour partir avec l’aventurier Jacques Saint-Cère (voir la notice), et ils ont divorcé en 1886. Il a dirigé une revue, Auf der Höhe, de 1881 à 1885. Il a passé ses dernières années dans son château de Lindheim. Mirbeau et Sacher-Masoch ont fait connaissance à Paris en 1887, et Octave a alors introduit Leopold dans l’atelier d’Auguste Rodin. Sacher-Masoch a consacré à « Octave Mirbeau » un élogieux article de sa revue Magazin für die Literatur das In- und Ausland (n° du 5 janvier 1889, pp. 30 sq.). Il y traite de L’Abbé Jules, du Calvaire et de deux contes, « Le Veuf » et « Vers le bonheur », et juge Mirbeau bien supérieur à Zola, malgré quelques résidus naturalistes. On comprend qu’il ait été intéressé par des récits où l’homme a un comportement que l’on peut aisément qualifier de masochiste, bien qu’il n’y ait pas de contrat en bonne et due forme. Mais un thème plus important encore les rapproche : celui de la violence de l’Histoire et de la condamnation à mort qui pèse sur tous les êtres vivants, obligés de s’entre-tuer et de s’entre-dévorer pour survivre. C’est ce que Mirbeau appelle « la loi du meurtre » et Sacher-Masoch « le legs de Caïn ». P. M.
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