Familles, amis et connaissances

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Terme
ALLAIS, alphonse

ALLAIS, Alphonse (1854-1905), célèbre humoriste et fantaisiste. Il était un grand amateur de jeux de mots, de facéties, de parodies et d’histoires absurdes, qui remettent en cause le faux sérieux et les normes sociales, littéraires et linguistiques. Comme Mirbeau, il a collaboré au Journal depuis sa fondation, en 1892. Il est notamment l’inventeur du fameux capitaine Cap, célèbre par ses breuvages. Son premier recueil d’« histoires chatnoiresques », À se tordre, a paru en 1891. Les autres principaux recueils sont Le Parapluie de l’escouade (1893), Rose et vert pomme (1894), Deux et deux font cinq (1895), On n’est pas des bœufs (1896), Le Captain Cap, ses aventures, ses idées, ses breuvages (1902). Pendant l’affaire Dreyfus, il a publié un roman intitulé L’Affaire Blaireau.

Avec des contes fantaisistes tels que « Le Concombre fugitif » (Le Journal, 16 septembre 1894), « Explosif et baladeur » (Le Journal, 25 novembre 1894), ou encore « Un peu de science », inséré en 1901 dans Les 21 jours d’un neurasthénique (Le Journal, 29 mars 1896), Mirbeau s’est révélé un frère spirituel d’Alphonse Allais, dont il partage le goût de la loufoquerie et des mystifications, le plaisir des jeux de mots, et aussi le profond mépris pour Francisque Sarcey et son prétendu « bon sens ». Ils se sont amusés à dialoguer dans les colonnes du Journal. Le 29 novembre 1894 et le 23 décembre 1895, Allais a fait paraître des lettres ouvertes « à M. Octave Mirbeau ». Quant à Mirbeau, il a à son tour adressé une « Lettre ouverte à Alphonse Allais » (Le Journal, 19 avril 1896), où il rapporte la « fin tragique » d’un hérisson alcoolique, à laquelle l’humoriste a répondu, le 22 avril, dans un « télégramme ouvert à Octave Mirbeau ». Sous le pseudonyme de Jean  Salt, Mirbeau a également publié un pastiche d’Allais, « Curieux effets de la science » (Le Journal, 5 juin 1897). Il a aussi cité le nom de son ami dans deux chroniques de L’Écho de Paris, « La Larme » (29 août 1893) et « Égalité, fraternité » (6 février 1894). Quant à Allais, il a dédié à Mirbeau un de ses contes, « Le Nommé Fabrice », paru dans Le Chat noir le 14 avril 1888 ; et le 24 juillet 1896, il a publié sa chronique du Journal, « La Vie drôle »,  « pour dégoûter Octave Mirbeau ».

P. M.

 

Bibliographie : François Caradec, « Mirbeau et Alphonse Allais », Cahiers Octave Mirbeau, n° 3, 1996, pp.174-176 ; Pierre Michel, « Octave Mirbeau – Jean Salt », (Cahiers Octave Mirbeau, n° 3, 1996, pp.145-173)

 


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