Familles, amis et connaissances
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AJALBERT, jean |
AJALBERT, Jean (1863-1937), avocat, poète impressionniste (Sur les talus, 1888), romancier et mémorialiste, anarchiste de tempérament à ses débuts, et qui se situe dans la mouvance naturaliste et impressionniste ; il entendait notamment donner à la banlieue droit de cité littéraire, comme Raffaëlli en peinture. Auteur de Sur le vif (1886), Le P’tit (1888), En amour (1890), Femmes et paysages (1891), Mémoires en vrac - Au temps du symbolisme (1938). Il a aussi adapté pour le théâtre La Fille Élisa, d’Edmond de Goncourt, qui a été créé le 26 décembre 1890 au Théâtre Libre et interdit le 19 janvier suivant. Il succèdera à Mirbeau à l’Académie Goncourt, le 28 novembre 1917, et sera ensuite conservateur de la Malmaison, puis administrateur de la manufacture de Beauvais. Mirbeau avait de l’amitié pour son cadet à qui, à en croire les Mémoires en vrac, il aurait jadis demandé d’aller retirer sa malle, laissée en gage à Audierne, chez le célèbre aubergiste Batifoulier, en juin 1884. Il a aussi de l’estime pour l’écrivain : en 1889, il intervient auprès de Valentin Simond pour qu’il publie en feuilleton En amour, roman « qui [lui] paraît une œuvre infiniment délicate, et d’un très fin et subtil travail de joaillier » et qui dénote « le sens de la modernité ». De son côté, Ajalbert est emballé par Sébastien Roch, « courageux et superbe plaidoyer pour l’enfance ». Les deux écrivains ont en commun, selon Mirbeau, « une façon de voir la vie humaine, désenchantée et spirituelle dans la tristesse, et ironique dans la pitié », et un engagement anarchiste, qui les rapproche à maintes reprises dans les années 1890 : ainsi, en 1891, c’est Ajalbert qui plaide pour Jean Grave (voir la notice) contre la Société des Gens de Lettres, dans une affaire où son aîné intervient, avec son efficacité habituelle, dans les colonnes de L’Écho de Paris ; tous deux soutiennent l’hebdomadaire libertaire Les Temps nouveaux ; tous deux réfutent les thèses de Strindberg sur les femmes, en 1895 ; enfin tous deux s’engagent résolument dans la campagne dreyfusiste, en 1898-1899, Ajalbert se payant même le luxe, en janvier 1898, de faire paraître une fausse lettre de soutien à Zola, signée de ses confrères du Journal, pour les obliger à prendre position publiquement. P. M.
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