Familles, amis et connaissances
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DELARUE-MARDRUS, lucie |
DELARUE-MARDRUS, Lucie (1874-1945), née Delarue, débute sa carrière littéraire en publiant des recueils de poèmes comme Occidents (1901), Ferveur (1902) ou encore Figures de proue (1908). Elle publie également de nombreux romans, dont Marie, fille-mère (1908), La Monnaie de singe (1912), et surtout L’Ex-voto (1922), porté à l’écran. Mariée au docteur Joseph-Charles Mardrus, traducteur des Mille et Une Nuits, elle effectua avec lui de nombreux voyages au Moyen-Orient et en Asie. Elle collabora au Gil Blas, à Femina, et fit partie des premières jurées du prix Vie Heureuse. Son époux collaborant à La Revue Blanche, Lucie Delarue-Mardrus ne pouvait manquer de croiser Octave Mirbeau dans les bureaux de la rédaction. Dans ses Mémoires, elle évoque la figure du journaliste à qui elle causa une petite frayeur : « Mirbeau, toujours là, parlait, debout entre deux portes, avec un éternel mouvement de sortie, bien que ne s’en allant jamais. […] Il gardait étroitement enchaîné contre ses jambes son fameux chien Dingo, berger allemand dont la race n’était pas encore répandue, et qu’il tenait beaucoup à faire passer pour un animal dangereux. / Je revois sa stupeur le jour où, pendant qu’il oubliait le chien et discourait de sa grosse voix confuse, j’allai me distraire dans un coin des bureaux avec la bête féroce, qui fit mine de me dévorer à la manière des bergers quand ils jouent, à grand renfort de crocs montrés et de cris furieux, pour l’épouvante de tous et mon grand amusement. » Lorsque parut Occident (1901), le premier recueil de poésies de Lucie Delarue-Mardrus, il fut fort mal accueilli par la critique. Octave Mirbeau fut l’un des rares journalistes à s’enthousiasmer pour cette œuvre aux dires de la poétesse : « Octave Mirbeau seul, manifesta (par paroles, mais non par écrit) un sincère emballement pour mon livre. “Elle est étonnante !” aboyait-il dans les bureaux de La Revue Blanche. Et, croyant me faire plaisir : “Toutes leurs comtesses n’arrivent pas à sa cheville !” » – allusion à la comtesse de Noailles pour qui il s’enthousiasma pourtant. N. S
Bibliographie : Lucie Delarue-Mardrus, Mes Mémoires, Gallimard, 1938, pp. 123-127.
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