Familles, amis et connaissances
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DESCAVES, lucien |
DESCAVES, Lucien (1861-1949), fils d’un graveur, romancier d’inspiration naturaliste, auteur de : Le Calvaire d’Héloïse Padajou (1883), Une Vieille rate (1883), La Teigne (1886), La Caserne (1887) et, plus tard, Sous-offs (1889), qui lui a valu des poursuites en justice pour outrage à l’armée et aux bonnes mœurs (il a été acquitté le 15 mars 1890), Les Emmurés (1894) et La Colonne (1901), roman sur la Commune de Paris. Il a également fait représenter quelques pièces de théâtre, notamment Les Chapons, avec Darien (1890), La Clairière (1900), en collaboration avec Maurice Donnay, Tiers État (1902), Oiseaux de passage, avec Donnay (1904), et L’Attentat, avec Alfred Capus. Il a signé le Manifeste des Cinq, contre La Terre de Zola, en 1887, et été élu en 1900 à l’Académie Goncourt, où il a exercé une influence certaine et au sein de laquelle il représente la gauche, avec Mirbeau et Gustave Geffroy. Il a lui aussi été dreyfusard et a collaboré à L’Aurore. Il a publié tardivement les Souvenirs d’un ours (1946), dont le titre est symptomatique de son refus des mondanités et de son souci de se tenir à l’écart. Il était très lié à Huysmans, dont il a été l’exécuteur testamentaire. En revanche, ses relations avec Mirbeau n’ont pas été au beau fixe. Mirbeau ne l’aimait guère, pour des raisons qui ne sont pas claires. Il est sûr qu’il n’a pas apprécié du tout le Manifeste des Cinq, bien qu’il ait lui-même violemment critiqué Zola, car il y a vu à la fois une mauvaise action, une stupidité et le seul souci de se promouvoir à bon compte. Il est sûr aussi que le style de Descaves est trop « empanaché » à son goût. Peut-être aussi son amitié avec Huysmans, qui le hérissait, a-t-elle suscité ses préventions. Quoi qu’il en soit, il est fort étrange qu’à cause de ses réticences il n’ait pas signé la pétition relative à Sous-offs, qui aurait pourtant dû satisfaire à la fois son antimilitarisme et ses exigences de défense de la liberté de l’écrivain. Peut-être, comme son ami Paul Hervieu (voir la notice), n’a-t-il vu dans le roman de Descaves qu’une provocation pour faire parler de lui. Plus tard, il l’a accusé, abusivement semble-t-il, d’avoir fait obstacle à Charles-Louis Philippe pour l’obtention du prix Goncourt. Leur réconciliation s’est faite lors de l’élection de Jules Renard à l’Académie Goncourt, en 1907, mais il n’est pas sûr qu’elle ait changé grand-chose à leurs relations. De son côté, Descaves n’a pas été très tendre dans ses jugements sur Mirbeau, dont il souligne volontiers les intermittences, voire les incohérences. P. M.
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