Familles, amis et connaissances
Il y a 286 entrées dans ce glossaire.Terme | |
---|---|
CEARD, henry |
CÉARD, Henry (1851-1924), romancier naturaliste peu prolifique. Après avoir commencé des études de médecine, vite abandonnées, il a été d’abord employé au ministère de la Guerre, puis bibliothécaire à l'hôtel Carnavalet à partir de 1882. Il a participé au dîner chez Trapp (voir la notice), le 16 avril 1877, puis, en 1880, aux Soirées de Médan, avec « La Saignée ». Très proche de Zola pendant longtemps, et de surcroît très serviable, il était chargé de lui fournir de multiples renseignements préparatoires à ses romans. Il a été aussi critique dramatique. Comme romancier, il est l’auteur d'Une belle journée (1881), ironique récit d’un échec, et de Terrains à vendre au bord de la mer (1906), qui le situent plus dans la continuité de Flaubert que dans celle de Zola. L’évolution de ce dernier, ses aspirations académiques et sa liaison avec Jeanne Rozerot, l’ont peu à peu éloigné du maître de Médan. Nationaliste et anti-dreyfusard, Céard a alors violemment renié Zola, ironisé méchamment sur son compte et adhéré à la Ligue de la Patrie Française. Il sera élu à l’Académie Goncourt en 1918. Mirbeau n’a eu que peu de relations avec Céard, qu’il connaissait et estimait, mais ne fréquentait guère. Il voyait en lui un représentant de ce naturalisme mortel pour l’art et la littérature et qui, écrit-il en 1885, « n’a, jusqu’ici, produit que M. Paul Alexis et M. Henry Céard – de quoi, j’imagine, il n’y a point lieu de se vanter » (« Émile Zola et la naturalisme », La France, 11 mars 1885). Mais il reconnaît que Céard, en tant que critique, fait partie des rares « nobles esprits » de la profession (« Gustave Geffroy », L’Écho de Paris, 13 décembre 1892). L’intéressé lui est alors très reconnaissant de son « estime intellectuelle ». Mais l’affaire Dreyfus va les séparer définitivement. En 1907, lorsqu’il s’est agi, au sein de l’Académie Goncourt, d’élire un successeur au fauteuil de Huysmans décédé, Céard s’est porté candidat, avec le soutien de son vieil ami Léon Hennique, alors président de l’académie, mais Mirbeau, partisan de Jules Renard, s'est opposé vigoureusement, et avec succès, à sa candidature et a même démissionné pour faire élire son protégé, le 31 octobre 1907. P. M.
|