Familles, amis et connaissances
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BARBUSSE, henri |
BARBUSSE, Henri (1873-1935), journaliste et écrivain français, qui a épousé une des filles de Catulle Mendès. Il a commencé par un recueil de poésies, Pleureuses (1895), mais c’est son premier roman, d’une inspiration tout à fait mirbellienne, L’Enfer (1908), qui l’a fait connaître. Mobilisé en 1914, il a été envoyé au front malgré son âge et a tiré de cette terrifiante expérience la matière de son œuvre la plus célèbre, Le Feu, qui donne une image très réaliste et démystificatrice de la guerre et qui a obtenu le prix Goncourt en décembre 1916. Rallié au Parti Communiste au lendemain de la Guerre, il a fondé et présidé l’Association républicaine des anciens combattants, fondé la revue Monde et animé la revue Clarté. Il ne semble pas que Mirbeau et Barbusse se soient fréquentés. Mais il est peu probable qu’ils ne se soient jamais rencontrés, ne serait-ce que par le truchement de Catulle Mendès. Toujours est-il que Barbusse a rendu compte des Mauvais bergers dans la Revue du Palais, en février 1898, et que, dix ans plus tard, il a adressé L’Enfer à son aîné. Or, chose curieuse, malgré l’inspiration commune, Mirbeau n’a pas voté pour L’Enfer, pour le prix Goncourt 1908, parce qu’il savait que Barbusse était financièrement à l’aise, et, paradoxalement, il a, sans le savoir, voté par correspondance pour le richissime Valery Larbaud, auteur anonyme des Poèmes par un riche amateur... En décembre 1916, alors qu’il est très malade et incapable d’écrire, il vote, de nouveau par correspondance, pour Le Feu de Barbusse. L’engagement communiste de Barbusse, devenu sur le tard l’apologiste de Staline, a évolué dans une direction que n’eût pas approuvée Mirbeau. Mais le noir pessimisme existentiel et social de L’Enfer, titre symbolique de la monstrueuse condition infligée à l’homme, et le refus de toute composition arbitraire pour laisser défiler des personnages emblématiques dans une chambre d’hôtel, dénotent indéniablement une influence de l’auteur des 21 jours d’un neurasthénique. P. M.
Bibliographie : Pierre Michel, Octave Mirbeau, Henri Barbusse et l’enfer, Société Octave Mirbeau, 2006 ; Pierre Michel, « L’Enfer, selon Mirbeau et Barbusse », in Actes du colloque de Cerisy Octave Mirbeau : passions et anathèmes, Presses de l’Université de Caen, 2007, pp. 45-56.
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