Familles, amis et connaissances

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Terme
CHARRON, fernand

CHARRON, Fernand (1866-1928), né à Angers, s’est illustré dans la compétition cycliste en gagnant plusieurs centaines d’épreuves avant de devenir un des plus grands pilotes de course automobile de son temps. Entre plusieurs dizaines de victoires, son nom reste attaché à la première coupe Gordon-Bennett q u’il remporte en 1900 sur une Panhard-Levassor. Il devient, grâce à d’audacieuses méthodes commerciales, le principal vendeur de cette marque avec ses associés, les champions Léonce Girardot et Émile Voigt, avant de créer avec eux C.G.V., qui construit à Puteaux des véhicules de grand renom, dont la voiture de fonction de Rouvier, président du Conseil lors de l’adoption de la loi de 1905 sur la loi de Séparation des Églises et de l’État. Il imagine l’emblématique carrosserie « Roi des Belges » de Léopold II et de sa maîtresse Cléo de Mérode, qui sera copiée  par Rolls-Royce pour habiller en 1907 sa légendaire Silver Ghost, mais aussi la première automitrailleuse de l’histoire militaire, un moteur huit cylindres, une boite de vitesses automatique. Un des inventeurs de la publicité moderne avec l’illustrateur Gus Bofa,  il a créé la marque Charron après la dissolution de C.G.V. en 1906 et un passage chez Clément-Bayard, la firme de son beau-père, puis l’Alda, qui sera une des  firmes  désignées pour représenter en 1914 notre pays face à Mercedès-Benz, entre autres, dans la dernière compétition avant la Grande Guerre. Passionné comme Ettore Bugatti par le cheval, Charron, qui a fait courir sous sa livrée, meurt à Maisons-Laffitte en 1928. Il est enterré à Angers, sa ville natale.

Les historiens anglo-saxons contemporains, pourtant avares d’éloges sur les étrangers, pensent que ce constructeur figure parmi les cinquante personnalités ayant le plus apporté à l’automobile depuis ses débuts. Dès 1907, avec cette clairvoyance prophétique qui nous est familière pour les arts, Mirbeau parle du « génial Charron » auquel il dédicace La 628-E8, se référant à un véritable coup de foudre lors de leur première rencontre en 1902, à l’occasion de la présentation du premier modèle de C.G.V. et à son grand voyage en Belgique, en Hollande et en Allemagne dans une de ces C.G.V.   capables de rivaliser en prestige, en performances et en fiabilité avec les Mercedès de l’époque (ce qui donne à penser sur le déclin, un siècle après, de notre industrie nationale) et commercialisées aux U.S.A. par une filiale. Cet éloge de la firme C.G.V., dont Mirbeau aura  acquis successivement trois modèles,  paraîtra après la fin de sa brève existence. Il contribue magnifiquement à la gloire posthume de Fernand Charron, ce grand Angevin, au-delà  du  cercle des spécialistes qui l’a admis depuis toujours dans son Panthéon.

A. Ge.

 

Bibliographie : Alain Gendrault, « Octave Mirbeau et Fernand Charron », Cahiers Octave Mirbeau, n° 2, 1995, pp. 221-226.

 

 


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