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Terme
LE GUYADER, frédéric

LE GUYADER, Frédéric (1847-1926), poète breton de langue française, n'est pas un illustre inconnu pour les mirbeauphiles. Octave Mirbeau l'a rencontré en 1884, lors de son séjour à Audierne, puis épinglé ( le pauvre était venu se faire pistonner auprès du journaliste influent) dans une lettre à Paul Hervieu du 15 février de la même année et dans la nouvelle des Lettres de ma chaumière intitulée « Un Poète local », pour son entêtement à faire des vers partout et sur tout « en quinze, dix-huit et jusqu'à vingt-deux pieds ». Toujours ce goût de l'exagération chez Octave : Frédéric Le Guyader ne commettait que des alexandrins...

On lui doit des drames historiques comme Le Roi s'ennuie (1867), ou La Mort d'Etienne Marcel (1882), qui n'ont pas laissé, comme à Mirbeau, des souvenirs impérissables. De son oeuvre émergent L'Ere Bretonne (1896) et surtout La Chanson du cidre (1901), dont la « verve rabelaisienne », selon son préfacier, lui permet d'être toujours au répertoire de troupes théâtrales bretonnes... Déchiré entre son métier de receveur des contributions indirectes et ses aspirations littéraires, il terminera sa carrière comme conservateur de la bibliothèque municipale de Quimper, où une rue et une école portent son nom.

Ne mérite-t-il pas un meilleur sort que celui qui lui est réservé dans les Contes cruels de Mirbeau, où il est classé dans le chapitre « Des existences larvaires » ? Car notre poète, dans l'avant-propos de La Chanson du cidre, s'est livré en peu de mots à une analyse judicieuse des failles du roman naturaliste, à propos de Zola venu en Bretagne « faire un roman breton, une étude bretonne, une synthèse bretonne », avec des « monceaux » de documents, statistiques, rapports officiels et médicaux, bref un dossier complet. En panne d'inspiration à cause de ce fatras de papiers, « Zola eut l'intelligence de comprendre qu'il n'avait rien à faire chez nous. Il quitta Sainte-Marine, alla promener ailleurs son bistouri et sa personne. La Bretagne ne fut pas diffamée par Zola ». Tout est dit. « N'est pas Breton qui veut », ajoute le « poète local ». Pas si larve que ça, Frédéric Le Guyader !

J.-P. K.


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