Familles, amis et connaissances

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Terme
ESTAUNIE, édouard

ESTAUNIÉ, Édouard (1862-1942), romancier français enraciné en Bourgogne, a mené parallèlement une carrière d’ingénieur polytechnicien et de fonctionnaire au service des Postes et Télégraphes. Ses principaux romans sont  L’Empreinte (1896), La Vie secrète (1908), Les choses voient (1913), L'Ascension de M. Baslèvre (1920), L’Appel de la route (1921), Solitudes (1922), Madame Clapain (1932), etc. Il a été élu à l’Académie Française en 1923 au siège d’Alfred Capus, l’ancien compagnon de Mirbeau dans l’aventure des Grimaces. De goût classique, moraliste et psychologue, anticlérical mais spiritualiste, il s’est fait le romancier des âmes et de la province, a toujours manifesté un sens aigu du mystère et de tout ce qui, dans la vie psychique, ne se voit pas, et une prédilection pour  les drames secrets qui éclatent brusquement.

Mirbeau et Estaunié ne se sont guère fréquentés, vivant dans des mondes différents, mais ils se sont néanmoins rencontrés à plusieurs reprises et ont échangé quelques lettres. Mirbeau a eu notamment affaire à son cadet pour des raisons tout à fait prosaïques, tenant à ses fonctions d’ingénieur du téléphone. Mais ils ont tout de même des points communs : comme son aîné, Estaunié est passé entre les mains des jésuites, et, au collège la rue des Postes, à Paris, il a été soumis lui aussi à la férule du père Du Lac (voir la notice), qui en était alors le directeur ; il en a également subi  « l’empreinte » (voir la notice) et en a fait le sujet de son premier grand roman, précisément intitulé L’Empreinte (publié en feuilleton dans La Revue de Paris en 1895), où, cinq ans après Sébastien Roch, il dénonce à son tour les conséquences à long terme de l’éducation jésuitique, assimilée à un « attentat commis sur une conscience d’enfant », tant pour la sexualité des deux héros que pour leur vie affective et intellectuelle. Même si Estaunié s’est servi de ses souvenirs personnels pour rédiger L’Empreinte, l’influence de Mirbeau est indéniable et il a lui aussi écrit un roman de la déformation.

P. M.

 

Bibliographie : Pierre Michel, « Octave Mirbeau, Édouard Estaunié et l’empreinte », Mélanges Georges Cesbron, Presses de l'Université d'Angers, 1997, pp. 209-216.

 

 


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