Familles, amis et connaissances

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Terme
POINCARE, raymond

POINCARÉ, Raymond (1860-1934), avocat et homme politique français. Républicain dit « modéré » et « progressiste », c’est-à-dire, en fait, centre-droit, il est élu député de la Meuse en 1887 et devient, très jeune, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, en 1893, puis de nouveau en 1895, après un passage au ministère des Finances. Pendant l’affaire Dreyfus, il est très prudent et longtemps hésitant, mais il finit par basculer – modérément – du côté de la révision lorsqu’il sent la République en danger et que les dreyfusards cessent de lui apparaître comme des factieux. Sénateur à partir de 1903, il s’oppose à la politique anticléricale de la gauche. Il est élu président de la République en 1913. De nouveau élu sénateur en 1920, il assume à deux reprises la présidence du Conseil.

Raymond Poincaré est un des rares politiciens pour qui Mirbeau ait eu un temps de l’estime. Il passait en effet pour très ouvert aux nouvelles tendances de l'art et de la littérature et avait adressé à Edmond de Goncourt, en lui remettant les insignes de commandeur de la Légion d'Honneur, le 1er mars 1895, un émouvant et inhabituel discours. Aussi, le 12 mai 1895, dans son article du Journal « Ça et là », Mirbeau, voyant en lui un ministre qui est aussi, « exceptionnellement, un artiste », « accessible et plein de bonne volonté », lui lance-t-il un appel en faveur de Camille Claudel, pour qu’il lui assure « la tranquillité d’esprit qu’il faut pour le travail ». Son appel est entendu et, le 25 juillet 1895, le ministère commande à la jeune sculptrice « le modèle en plâtre d’un groupe, L’Âge mûr », payé 2 500 francs. Mirbeau intervient de nouveau auprès du ministre en faveur d’un de ses protégés, le jeune Ernest Breuil, et obtient qu’il soit nommé au lycée Montaigne. Début juillet 1895, Poincaré va jusqu’à proposer la croix de la Légion dite « d’honneur » à Mirbeau lui-même et à Claude Monet, qui tous deux la refusent préventivement. Peu après, sorti de charge, Poincaré devient l’avocat des nouveaux académiciens Goncourt, dans le procès qui les oppose à des parents d’Edmond de Goncourt désireux de faire casser son testament. Lorsque la victoire est acquise, le 1er mars 1900, ils lui offrent un dîner en son honneur le 17 avril suivant. Ils l’invitent à nouveau à un de leurs dîners, le 23 janvier 1908. Mais le refus de Mirbeau de s’asseoir aux côtés de l’ancien ministre, comme le rapporte Jules Renard, est probablement un signe d’éloignement : une nouvelle fois il a dû être déçu par l’évolution d’un politicien dont il a trop attendu.

P. M. .

 

 

 


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