Familles, amis et connaissances

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Terme
COMBES, émile

COMBES, Émile (1835-1901), homme politique français. Ancien séminariste, il a perdu la foi et a entrepris des études de médecine. Installé à Pons, en Charente-Maritime, il a adhéré à la franc-maçonnerie, est devenu maire de la ville en 1876, puis sénateur radical en 1885 et ministre de l’Instruction Publique en 1895. Le 7 juin 1902 il est devenu président du Conseil et a mené une politique visant à réduire le danger du cléricalisme en réglementant et contrôlant les congrégations religieuses, auxquelles la loi du 7 juillet 1904 a interdit l’enseignement ; celles qui n’étaient pas autorisées ont été peu à peu expulsées. Il a aussi fait retirer les crucifix des écoles primaires et a rappelé l’ambassadeur de France auprès du pape. C’est lui qui a préparé le terrain à la loi de séparation des Églises et de l’État, mais elle  ne sera votée qu’après sa démission, le 18 janvier 1905, suite à l’affaire dite « des fiches ». À cause de sa politique anticléricale, « le petit père Combes » a été l’objet de très violentes attaques et calomnies en tous genres de la part des catholiques et des conservateurs. En revanche, Anatole France et Octave Mirbeau lui ont apporté un ferme soutien.

S’étant élevé « avec indignation contre la liberté d’enseignement, qui est la négation même de la liberté tout court », puisqu’elle reviendrait, « sous prétexte de liberté », à « jeter du poison dans les sources » (« Réponse à une enquête sur l’éducation », Revue blanche, 1er juin 1902), Mirbeau ne pouvait en effet que soutenir la politique de Combes en vue de laïciser l’école et de réduire la capacité de nuisance de l’Église catholique, tout en déplorant la mollesse du ministre de l’Instruction Publique, Chaumié. Il s’y emploie notamment dans deux articles de L’Humanité, « Propos de l’instituteur » (17 et 31 juillet 1904). Quant à Émile Combes, il le défend vigoureusement dans une autre chronique du quotidien de Jaurès qui lui est entièrement consacrée, « Le Petit homme des foules » (L’Humanité, 19 juin 1904) : pour lui, ce « petit homme » qui n’a l’air de rien et qui a été « le plus injurié, le plus salement trahi », est en réalité un homme « admirable et fort » et un  « citoyen énergique et résolu », qui s’est engagé courageusement dans « la plus formidable bataille entre toutes les forces mauvaises du passé et toutes les forces radieuses de l’avenir ». Dithyrambique et éloquent, il s’adresse à lui en ces termes : « Petit homme, si humble qu’elle soit, je veux vous apporter toute mon admiration, et toute ma ferveur. [...] Qu’importe que vous ayez souffert, que vous souffriez encore, puisque vous êtes celui qui devez délivrer, un jour, les mille consciences rivées au carcan de l’Église, qui devez rendre, à toutes ces âmes desséchées par un idéal meurtrier, la paix, la raison, la confiance, la joie, l’amour. »

P. M.

 


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