Familles, amis et connaissances

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Terme
PAILLERON, édouard

PAILLERON, Édouard (1834-1899), auteur dramatique français peu productif. Gendre de François Buloz, dont il a épousé la fille en 1862, et par conséquent beau-frère de Charles Buloz, qui ne l’aimait guère, il est devenu l’un des propriétaires de La Revue des deux mondes, brocardée par Mirbeau, ayant hérité de la moitié des parts, ce qui n’est pas allé sans frictions avec son partenaire. Dramaturge doté d’un esprit fin, il est surtout célèbre pour sa comédie Le Monde où l’on s’ennuie, représentée avec un énorme succès le 25 avril 1881 au Théâtre-Français ; c’est une satire des milieux mondains où se fabriquent les célébrités littéraires, et elle comporte une caricature du philosophe mondain Elme Caro. Parmi ses autres comédies spirituelles et de mœurs, citons : Les Faux ménages (1869), L’Étincelle (1879), Hélène (1878) et La Souris (1887). Il a élu à l’Académie Française en 1882, et c’est Paul Hervieu qui lui succèdera en 1900. Son Théâtre a été publié en quatre volumes (1909-1912).

Mirbeau n’a eu que peu de relations avec Pailleron, trop éloigné de lui idéologiquement et socialement, mais il avait de la sympathie pour l’homme, qui lui a écrit une lettre chaleureuse sur Le Calvaire, et une certaine estime pour son esprit, dont témoigne notamment son discours de réception de Ludovic Halévy à l’Académie Française : « Je recommande à tout le monde de lire le discours de M. Pailleron, qui répondait à M. Ludovic Halévy. Il est plein de verve, d’esprit, de fine raillerie, de mots hardis qui n’ont point souvent la bonne fortune d’être entendus en ce lieu guindé et refroidi. Je n’en aime pas toujours les idées, mais, si contraires aux miennes qu’elles soient, je confesse qu’elles sont exprimées en un langage brillant, avec un entrain moderne et artiste qui leur donnent un charme particulier, auquel on ne peut échapper » (« Notes académiques », Le Matin, 5 février 1886). Par ailleurs, la satire du monde académique et d’Elme Caro dans Le Monde où l’on s’ennuie ne pouvait que plaire à Mirbeau, démystificateur de gloires usurpées, qui a lui aussi ridiculisé Caro dans L’Écuyère (1882).

P. M.

 

 

 

 

 


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