Familles, amis et connaissances

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Terme
BASTIEN-LEPAGE, jules

BASTIEN-LEPAGE, Jules (1848-1884), peintre français d’inspiration naturaliste. Surnuméraire à la Poste, il a été reçu à l’École des Beaux-Arts et a fréquenté l’atelier de Cabanel (voir ce nom). Pour vivre, il  dû d’abord dessiner pour des réclames. Du fait de sa formation académique, il a été souvent considéré comme l’antithèse de l’impressionnisme, bien qu’il ait subi, sur le tard, son influence superficielle, histoire de se mettre au goût du jour en en affadissant les nouveautés. Il a été souvent surestimé, parce que beaucoup voyaient en lui un exemple d’équilibre entre le classicisme et la peinture nouvelle. Parmi ses toiles les plus célèbres, outre des portraits (de son grand-père, du prince de Galles, de Juliette Drouet et de Sarah Bernhardt) et des scènes religieuses (Annonciation aux bergers, 1875, qui lui vaut un second prix de Rome) on trouve surtout des scènes de la vie paysanne peintes sur le motif, en plein air : Au printemps (1873), Les Foins (Musée d’Orsay, 1878), Les Ramasseuses de pommes de terre, Amoureux au village, et La Faneuse au repos (1881). Il est mort de la tuberculose en décembre 1884 et c’est Auguste Rodin qui a été chargé de réaliser, à Damvillers (Meuse), où il est né, le monument  érigé à sa mémoire. 

Mirbeau a consacré deux articles à Bastien-Lepage. Dans le premier, paru au lendemain de sa mort, le 13 décembre 1884, il reconnaît en lui, non pas, certes, un « grand peintre », mais du moins « un sincère et un convaincu, un honnête homme et un brave cœur », « un exemple de haute probité », « un chercheur inquiet, un passionné du vrai », qui a été confronté aux « amertumes de la vie » et à l’ingratitude des hommes. Son « talent » est « très réel », mais limité par les œillères de son réalisme : il « rendait ce qu’il voyait exactement, sans passion, sans enthousiasme, sans élan » et « rapetissait » la vie « en des scènes, souvent charmantes », mais anecdotiques, chargées de détails insignifiants et qui « rétrécissaient son horizon ». Dans la seconde chronique, rédigée à l’occasion d’une exposition rétrospective, le 21 mars 1885, il continue de déplorer qu’on rende un mauvais service au peintre défunt en surestimant son talent et, tout en le jugeant supérieur à Meissonier (voir ce mot), et en rendant de nouveau  hommage  à ce « très sincère artiste », il termine par cette formule lapidaire et définitive : « Un peintre qui n’a été qu’un peintre ne sera jamais que la moitié d’un artiste. »

P. M.

 

Bibliographie : Octave Mirbeau, « Bastien-Lepage », La France, 13 décembre 1884 ; Octave Mirbeau, « Bastien-Lepage », La France,  21 mars 1885.

 

 


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