Familles, amis et connaissances

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Terme
COOLUS, romain

COOLUS, Romain (1862-1952),pseudonyme de René Weill, ancien normalien et professeur de philosophie, qui l’a emprunté à une station de chemin de fer de la ligne Paris-Rouen – était un auteur dramatique fécond et original, qui ne se prenait surtout pas au sérieux. Outre Le Ménagé Brésile, qui a fait scandale par son apparent cynisme, en 1893), il est notamment l’auteur de L’Enfant malade (1897), Les Amants de Sazy (1901), Antoinette Sabrier (1903), L’Enfant chérie (1906), Petite peste, Les Bleus de l’amour, Le Risque (1909), La Cote d’amour (1912), L’Éternel masculin (1920). Son Théâtre complet a été publié en 1925, en sept tomes. Il a tenu la rubrique des Théâtres à la Revue blanche de 1894 à 1897 et y a également donné des fantaisies et des contes, notamment « L’impasse des Hatons », admiré par Mirbeau, à qui il était dédié. Il a aussi collaboré à l’hilarant Chasseur de chevelures de la Revue blanche, aux côtés de Pierre Veber.

            Mirbeau a apprécié l’esprit et le non-conformisme de son jeune confrère, voyant un esprit fraternel en ce « un très jeune homme, d’un talent sévère et charmant, et qui croit que le théâtre n’est pas seulement une forme d’amusement nocturne, mais l’art d’exprimer, avec plus de vie, de la pensée et de la passion » (dans un article du Journal sur « Sarah Bernhardt », le 20 avril 1898). Il l’a reçu dans sa résidence estivale d’Honfleur, en 1900, et, en 1905, il a fait de lui son compagnon de voyage, sur les routes de Belgique et de Hollande, lors du périple en automobile évoqué dans La 628-E8 (1907). Il semble cependant que l’évolution de son protégé vers le boulevard et le simple divertissement ait déçu ses espérances, comme il ressort de son interview par Paul Gsell, dans La Revue du 15 mars 1907, où il parle de l’ « odieux caquetage qui sévit aujourd’hui chez les jeunes écrivains eux-mêmes », en citant Coolus –  dont, prudemment, Gsell n’indique que les initiales.

            De son côté, Romain Coolus a manifesté plusieurs fois son admiration pour son aîné, notamment en 1900, quand il a fait paraître deux articles élogieux sur Le Journal d’une femme de chambre, dans Iris (août 1900) et Le Cri de Paris (29 juillet 1900). Il y défendait notamment le romancier contre l’accusation d’immoralité et de pornographie (« Rien n’est moins érotique, ») et affirmait que son « seul crime est d’être sans hypocrisie » et de perturber la « quiétude » des satisfaits en apprenant « à ceux qui servent le mépris de ceux qu’ils servent ».

 P. M.


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