Familles, amis et connaissances

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Terme
JEAN-MAURIENNE

JEAN-MAURIENNE, pseudonyme de René Fodéré, était un médecin et un homme de lettres, actif dans les premières décennies du vingtième siècle. Il a publié des romans (Michel Mornois, scènes de la vie médicale, 1907, Fleur fanée, 1926, L’Écho. Le Premier client, 1927) et des études sociologiques et médicalo-littéraires : Les Coulisses du palais : cuisine judiciaire (1925), Les Roulants. Vie du moderne Gaudissart (1930) et Maupassant est-il mort fou ? (1947), qui a eu l’honneur d’une traduction espagnole.

Complètement oublié aujourd’hui, Jean-Maurienne doit sa très modeste notoriété, en même temps que sa présence dans ce dictionnaire Mirbeau, au fait qu’il a pris, en 1930, l’initiative de constituer une Société des amis de Mirbeau. Il a contacté à cette fin bon nombre de ceux que le grand écrivain avait loués et contribué à lancer et, à l’en croire, s’est heurté à maintes réticences. Il faut bien imaginer cependant qu’il n’a pas dû être complètement étranger, du fait de son esprit brouillon et vindicatif et de ses maladresses diverses, qui ont rapidement fait le vide autour de lui, à l’échec de cet ancêtre de notre Société Octave Mirbeau. Ses réalisations, avant qu’il ne rende l’âme, se limitèrent en fait à l’apposition d’une plaque sur la maison natale de Mirbeau, à Trévières, et encore fut-elle payée par Sacha Guitry... Jean-Maurienne a du moins tiré de cette très modeste expérience la matière d’un volume vengeur, Tribulations de la Société des amis d’Octave Mirbeau - Souvenirs d’un désenchanté, publié en 1939 par la Société  Française d’Imprimerie et de Librairie (247 pages) et dont, semble-t-il, le tirage a été extrêmement modeste. Jean-Maurienne y exprime sa déception de mirbeauphile. Les anecdotes qu’il rapporte sont révélatrices tout à la fois de la passion suscitée par Mirbeau chez les happy few, et des réserves qu’il éveille chez des écrivains et artistes arrivés, souvent, grâce à lui, et qui ne semblent guère lui en avoir de la reconnaissance. L’auteur cite de nombreux documents, notamment des lettres de Gaston Chérau, Sacha Guitry, Eugène Fasquelle, Roland Dorgelès, Léon Deffoux, Lucien Descaves, Léon Hennique, Léon Frapié et Lucie Delarue-Mardrus.

 

P. M.

 

Bibliographie : Roger Jouet, « Octave Mirbeau et Trévières », in Colloque Octave Mirbeau, Éditions du Demi-Cercle, 1994, pp. 11-18.

 

 

 

 


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