Familles, amis et connaissances

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Terme
LAVEDAN, henri

LAVEDAN, Henri (1859-1940), auteur dramatique français. Fils d’un puissant journaliste conservateur et ultra-catholique, Léon Lavedan, il a fait ses débuts avec un recueil de contes, Mam’zelle Vertu (1885), puis s’est spécialisé dans la rédaction, pour les grands quotidiens, d’un grand nombre de dialogues et de saynètes, jugées un peu légères, où se manifeste sa connaissance de la vie mondaine à Paris et qu’il a recueillis en volume. Il a connu ensuite de grands succès au théâtre avec des pièces de boulevard, se spécialisant dans la peinture superficiellement critique de la vieille aristocratie : Le Prince d’Aurec (1894), Les Deux noblesses (1895), Viveurs (1895), Le Nouveau jeu (1898), Le Vieux marcheur (1899), Le Marquis de Priola (1902), Le Duel (1905), Servir (1913). Il a eu des responsabilités à la Société des Gens de Lettres, pour laquelle il a notamment rédigé, le 9 mai 1898, la résolution par laquelle le comité de la S.G.D.L refusait le Balzac de Rodin et prétendait avoir « le devoir et le regret de protester contre l’ébauche que M. Rodin expose au Salon et dans laquelle il se refuse à reconnaître la statue de Balzac ». Au même moment, Lavedan se range résolument dans le camp anti-dreyfusard en adhérant à la Ligue de la Patrie française, ce qui lui ouvre les portes de l’Académie Française, où il est élu le 18 décembre 1898, contre le dreyfusard Paul Hervieu, bien que certains, dans les milieux bien-pensants, lui eussent reproché bien des « obscénités », dans ses saynètes, et des « désordres » dans sa vie privée.

Mirbeau a eu un temps des relations cordiales avec Lavedan, dont il a fait la connaissance au moment où il publiait ses Lettres de ma chaumière chez le même éditeur, Laurent, chez qui paraissait Mam’zelle Vertu. Et il lui a aimablement dédié une de ses Lettres, « La Bonne ». En 1886-1887, il l’a rencontré de temps à autre au dîner des Bons Cosaques, fondé avec Paul Hervieu. En 1888, Lavedan lui a adressé une lettre chaleureuse sur L’Abbé Jules, dont l’orientation anticléricale n’était pourtant guère de nature à lui plaire. Mais, tout en restant polies – Lavedan l’invitait à ses premières, et Mirbeau a eu l’occasion de le recevoir chez lui avec d’autres amis –, leurs relations se sont distendues par la suite, et l’affaire Dreyfus et l’affaire du Balzac ont achevé de les éloigner. Mirbeau voyait en son ancien ami un arriviste sans scrupules, recourant à de vieilles ficelles dramatiques et à un dialogue artificiel.

P. M.

 

 

 

 

 

 


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