Familles, amis et connaissances

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Terme
MARC, françois

MARC, François, est  un jardinier et viticulteur de Vaudreuil (commune proche des Damps), que Mirbeau a connu vers 1890. Dans un article titré « Encore un ! » paru dans Le Figaro du 22 octobre  1890, Mirbeau voit en sa personne  un « homme de génie ». Monet a eu la primeur de cette découverte quelques mois plus tôt (lettre à Claude Monet, mi-mai 1890). Ce jardinier est génial parce que, autodidacte, il a appris de lui-même à observer la nature, les plantes « et à percer leur secret » ; en effet, il est « doué d’un tempérament chercheur » qui le dispense d’aller puiser des théories dans les bouquins. Son courage et sa ténacité lui permettent aussi de créer sa propre méthode de travail, en rupture  avec les traditions viticoles et familiales. C’est ainsi qu’« il introduisait l’anarchie dans les vignes soumises à de longues années d’autorité » et obtenait  de tellement belles grappes de raisin, dans une région peu favorable à la viticulture, que les jurys le soupçonnaient de les obtenir dans des serres – alors que son exploitation n’en était pas équipée ! De la même façon,  Auguste Rodin s’était vu refuser une statue admirable au Salon, au prétexte qu’elle était trop belle pour ne pas avoir été moulée sur un modèle.

Finalement, il finit par être reconnu à l’Exposition universelle de 1889 et publia un résumé de 9 pages de sa méthode, après quatre mois d’un labeur qui faillit lui coûter la vie ! Mirbeau aimait rencontrer ce jardinier-poète, car il parlait des fleurs avec « des délicatesses d’expression qu’envierait un poète ». Jules Huret, Edmond de Goncourt et Marguerite Audoux avaient la même sensation en écoutant Mirbeau parler des ses fleurs. François Marc produisait aussi des chrysanthèmes « d’une folie de forme et d’une beauté de couleurs », qu’il ne manqua pas de réserver pour son ami Monet.   

J. C.

 


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